Un faux-adjoint à la mairie

Usurpation de titreIl y a de cela quelques semaines, je pondais un petit billet pour commenter (gentiment) le fait que Monsieur Lucbéreilh soit encore affublé du titre de conseiller général dans un document distribué plusieurs semaines après ses déboires électoraux. Nouveau motif de commentaire, tout aussi gentil, mais à l‘adresse aujourd’hui d’un autre élu d’Oloron.

Je reçois une invitation pour un apéritif patrimonial demain mardi à l’occasion de l’ouverture de la 2ème édition d’Osez les musées, le programme d’animations d’été de la ville. Au passage, la notion d’ « apéritif patrimonial » me plonge dans un abîme de perplexité. Mais là n’est pas l’objet de mon propos du jour.

Non, c’est la qualité des puissances invitantes qui m’interpelle. Il y a d’abord Hervé Lucbéreilh en sa qualité de Maire d’Oloron Sainte-Marie. Jusque-là, rien à dire. Il y a ensuite David Corbin, présenté comme « Adjoint à la Culture et au Patrimoine ».

Le hic, c’est que j’ai beau compulser la liste des adjoints au maire d’Oloron, pas de David Corbin à l’horizon. Ils sont neuf à faire partie de cette brillante cohorte, mais aucun ne répond à ce nom. Un faux-adjoint hanterait-il donc les couloirs de la mairie ?

L’intéressé, en réalité simple conseiller municipal ayant reçu une délégation du maire, se serait-il paré tout seul de ce titre plus ronflant ? Aurait-il bénéficié d’un avancement de grade à l’insu de son plein gré ? « Vanitas vanitatum, omnia vanitas », les premiers mots de l’Ecclésiaste viseraient-ils aussi ce type de situation ?

Gestion municipale : il a bon dos, l’héritage

HéritageÇa ne loupe pas, dès qu’un maire – de quelque bord qu’il soit – ou l’un de ses adjoints se trouve confronté à une situation délicate, il fait appel au mot magique : l’héritage. Je peux vérifier l’exactitude de cette affirmation chaque fois que j’assiste à une séance du conseil municipal d’Oloron.

Les impôts augmentent ? C’est la faute de nos prédécesseurs qui ont laissé les finances locales dans un état catastrophique. Les équipements se dégradent et nous n’engageons pas de nouveaux investissements ? C’est la faute de nos prédécesseurs qui ont creusé une dette abyssale que nous ne pouvons pas continuer à augmenter. Un effectif de fonctionnaires pléthorique ? C’est la faute à nos prédécesseurs qui se sont livrés à un clientélisme sans limite etc. etc.

Ces élus qui se retranchent derrière l’héritage pour justifier tout ce qui ne marche pas dans la commune sont soit des hypocrites, soit des incompétents. Au choix.

Hypocrites si, parfaitement informés de la situation de la commune dès la campagne électorale, ils n’en ont pas moins ajouté les promesses aux promesses tout en sachant bien qu’une fois élus ils se trouveraient dans la totale incapacité de les tenir.

Incompétents si, alors qu’ils avaient toute latitude pour s’informer de la situation de la commune dès la campagne électorale, ils ont manqué des connaissances techniques suffisantes pour l’analyser avec pertinence…. se laissant alors aller à des engagements et à des promesses inconsidérées.

Hypocrisie ou incompétence, à la limite cela a peu d’importance pour le citoyen-contribuable : au final, c’est lui qui paiera la note. Et c’est sans doute fort de ce constat qu’il est de moins en moins dupe du bien-fondé de ces chamailleries majorité/opposition sur le prétendu héritage. Le citoyen-contribuable préfèrerait mille fois que nos élus assument leurs responsabilités sans chercher en permanence à rejeter sur le camp d’en face la cause de leurs propres inconséquences.

Et ici s’achève pour aujourd’hui la leçon de morale politique !

Quel programme !!!

Brochure Quartiers d'étéCe titre enthousiaste ne vise pas le programme municipal de l’une ou l’autre des équipes qui se sont présentées à nos suffrages l’an dernier. Il concerne un opuscule glissé aujourd’hui au milieu de la quantité de publicités que nous trouvons tous les mercredis au fond de notre boîte aux lettres. Un miracle qu’il n’ait pas immédiatement fini comme elles dans le container de la collecte sélective.

Cette brochure nous présente le programme complet des animations des « Quartiers d’été » de cette année. Entre juillet et août, pratiquement pas un jour où il ne se passe rien. Concerts, expositions, musées, promenades commentées, spectacles folkloriques, théâtre de marionnettes, marchés de nuit, épreuves sportives etc. etc. Il y en a pour tous les goûts. Et l’on en a d’autant plus pour son argent que toutes ces animations sont… gratuites.

S’il se trouvait un seul pinailleur dans cette riante cité d’Oloron, il ne manquerait sans doute pas de trouver à redire sur deux ou trois points. D’abord sur l’édition tête-bêche du livret qui permet à Monsieur le maire de signer non pas un, mais deux éditoriaux, l’un côté pile, l’autre côté face. Il s’interrogerait ensuite sur la présence de deux autres éditoriaux l’un en béarnais, l’autre en occitan, signés de l’association Biarn Toustém (gardienne sourcilleuse de la langue mayrane) pour le premier, de l’association Transmetem (tenante de l’occitan) pour le second. Leur présence dans ce document est aussi insolite qu’un cheveu sur la garbure. Enfin, notre pinailleur fulminerait contre le rédacteur des articles de présentation des animations.Il jugerait son style disons… lourdingue, pour être charitable.

Si j’en crois le budget prévisionnel de la ville, l’opération « Quartiers d’été » va coûter à la ville 140 000 €, prestations des agents municipaux non comprises. Mais certaines des animations inscrites au programme ne sont pas incluses dans cette somme mais disséminées sur d’autres lignes du budget municipal (65 000 € pour le Master de pétanque, 5 000 € pour l’accrobranche, 6 000 € pour « Osez les musées », 40 370 € pour le Festival de jazz etc.). Donc, au bas mot « Quartiers d’été » pèse sur le budget municipal, prestations des agents municipaux comprises, pour 300 000 € au bas mot. « Panem et circenses » auraient dit les Romains.

Le Parc Pommé se transforme en brousse, en savane

DSC2491 Pentes bien tondues, massifs et arbustes bien entretenus, panneau « Ville fleurie » implanté en bordure, pour l’automobiliste qui découvre le Parc Pommé depuis la route de Pau, voilà une invitation à visiter un espace vert plein de promesses. Il vaut mieux pourtant qu’il renonce à faire un détour pour y pénétrer et pour partir à la découverte de ce lieu plein de merveilles.

Car à l’intérieur, le lundi 22 juin (le diaporama ci-après en témoigne),la réalité est tout autre. On s’y trouve confronté à la brousse, à la savane. Autrefois, durant les vacances d’été, les moniteurs du patro de la JAO amenaient au Parc Pommé les jeunes colons. Aujourd’hui, ils perdraient les gosses au milieu des herbes folles. La plupart des espaces n’ont pas dû voir une tondeuse depuis l’an dernier. Les plantes invasives prolifèrent, commençant à cerner bancs, arbres et statues disséminés dans le parc.

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Comme il faut rester positif ( !), on se dit qu’il doit bien y avoir une explication à ce qui pourrait passer à première vue pour un défaut d’entretien. Un défaut d’entretien d’autant plus étonnant que les serres municipales sont situées à deux pas. Par conséquent les agents municipaux sont parfaitement au courant de la situation.

Après grande réflexion, je formule deux hypothèses qui ne s’excluent pas nécessairement l’une, l’autre.Une hypothèse écologique : nos édiles veulent faire d’Oloron une ville verte et laissent ici la nature faire son œuvre, sans la contraindre ni la blesser par des tontes et des coupes à répétition. Une hypothèse économique : dans leur quête désespérée de recettes nouvelles pour ranimer les finances exsangues de notre commune (ah ! le coup de l’héritage !), nos édiles comptent sur une belle récolte de foin qu’ils vendront au mieux disant. Personnellement, je penche plutôt pour cette seconde hypothèse.

(Actualisé le 24 juin) Le programme officiel des animations de l’été « Quartiers d’été » présente le parc Pommé comme « un écrin de verdure propice à la méditation ».Faut croire que le rédacteur de l’article n’y a pas mis les pieds depuis quelques temps !

Propos du maire d’Oloron lors d’un colloque de Civitas en 2014 – morceaux choisis

Civitas colloque 2014Il ne faut pas toujours prendre pour argent comptant les propos qu’un élu tient devant une assemblée. Bien souvent, il adapte son discours à la nature de son auditoire. En clair, il leur dit ce qu’elles veulent entendre. Ainsi sans doute de la prestation d’Hervé Lucbéreilh lors d’une table ronde organisée dans le cadre d’un colloque des intégriste de Civitas en juillet 2014 sur le thème « Catholiques, engagez-vous ! ». Morceaux choisis…. non assortis de commentaires, les propos tenus se suffisant à eux-mêmes.

Invité à présenter la ville d’Oloron dont il est le maire, Hervé Lucbéreilh lui trouve une caractéristique particulière : « … c’est que cette ville est peuplée à 40% de réfugiés républicains espagnols, ce qui pose, vous vous en doutez bien, un certain nombre de difficultés d’explication et de discussions avec nos administrés de temps en temps. Donc une psychologie particulière ».

Interrogé sur ce qu’il fait concrètement en tant que maire catholique vis-à-vis des mariages de personnes du même sexe : « Je vais être très franc, pour l’instant la question ne m’a jamais été posée (…) mais j’ai des interrogations certaines auxquelles je ne sais pas répondre. Je vais vous dire ce que je pense clairement. Si je suis l’opinion qui peut être celle d’un certain nombre d’entre nous et que je partage, j’ai tendance à dire : je ne le ferai pas. Donc j’ai deux solutions. La première, je délègue. Mais déléguer, ça veut dire accepter. La deuxième, je démissionne. Ça c’est la seule solution qui soit logique. Est-ce que c’est ce que veut Civitas ? Que tous ses élus démissionnent au motif qu’il faut qu’ils aillent jusqu’au bout de leurs convictions ? C’est un vrai débat (….) qu’il faudra trancher un jour. Parce que c’est un problème de conscience pour un certain nombre d’élus. Je parle de moi mais j’en connais plein qui se posent ce même type de questions. »

Hervé Lucbéreilh revient à un autre moment de la discussion sur les circonstances de son élection : « …. je me suis trouvé dans une situation personnelle difficile, j’ai été malade à la fin de mon premier mandat, donc en 2008, et je n’ai pas été en situation de pouvoir faire la campagne qu’il fallait. Et on a perdu de 80 voix, euh, à cause de ça. Entre temps moi j’avais tourné la page, je m’étais intéressé à d’autres choses… j’avais trouvé d’autres centres d’intérêt, (…) je m’étais dit : je ne serai plus jamais candidat. Et puis on est venu me chercher il y a 6 mois en me disant : si tu ne viens pas on ne gagnera pas. Sauf qu’entre temps mes anciens amis avaient déjà fait une liste. Alors on a fait deux listes. Et on a fait 56% à deux. Sauf que la campagne du premier tour avait consisté pour les deux listes à essayer de grappiller des voix à l’autre. Et donc on s’était critiqué. Quand je dis « on », on « nous » avait critiqué, peu importe. Et donc au deuxième tour il était difficile de dire à des gens : Lucbéreilh, il n’était pas bien au premier tour, mais maintenant il faut voter pour lui au second. Et donc on a eu une déperdition de voix de gens qui aujourd’hui viennent à toutes nos manifestations etc. (….) ».

Bien d’autres passages des interventions de Monsieur le maire auraient pu figurer ici : sur l’interdiction de la viande de porc dans les cantines scolaires (il est plutôt favorable aux repas de substitution)… ou sur ses relations avec son premier adjoint (excellentes !)…. ou sa position vis-à-vis du Front national (il élude habilement la question)…. ou sur la fête de Saint-Grat (il revendique d’avoir réinstauré à cette occasion la procession autour de la Cathédrale). Mais il est toujours possible, pour enrichir sa culture, de visionner la vidéo de la table ronde. Attention : elle fait quand même 58 minutes.

Contournement d’Oloron : c’est mal parti. Quid de la liaison Gabarn-pont Laclau ?

La plateforme en cours
En contrebas du rond-point du Gabarn, chantier toujours en cours

Les propos de Jean-Jacques Lasserre ne laissent guère placer au suspense : le conseil départemental (nouveau nom du conseil général) compte bien se désengager de la réalisation du contournement d’Oloron, sur le financement duquel il s’était pourtant prononcé favorablement à une bonne majorité (31 voix pour, 17 contre et 1 abstention) il y a seulement 4 mois.

Motif invoqué par le président du conseil départemental pour justifier ce retournement de veste : l’incurie de la majorité précédente qui a laissé les finances du département dans un triste état et qui a accepté un plan de financement trop favorable aux finances de lÉtat qui, s’agissant d’une route nationale, aurait dû être le seul contributeur. Mais attention, Monsieur Lasserre tient bien à nous préciser dans le même temps qu’il ne nous fait pas le coup de l’héritage. Une attitude qui prouve que les hypocrites que compte ce département ne résident pas tous en Béarn.

Compte tenu du tour pris par les choses, est-ce que la voie qui démarre du rond-point Borderouge et s’arrête à quelques centaines de mètres du la colline où a été réalisé le rond-point du Gabarn va rester « la route qui ne mène nulle part » ? Les engins de travaux publics continuent pourtant de s’activer dans le secteur.

En haut, le rond-point à atteindre
Le rond-point du Gabarn, c’est en haut de la colline

Un coup d’œil jeté sur Internet dans la rubrique « marchés publics » nous apprend que le conseil général a conclu en février dernier un marché pour 4 500 000 € pour la poursuite des travaux dans le secteur. Reste à savoir si la totalité des remblais nécessaires pour atteindre le haut du Gabarn fait partie du marché. Il paraît peu probable, il serait même irresponsable que cette fraction ne soit pas achevée. Alors, la traversée d’Oloron via la rue Jéliote et le cœur du quartier Notre-Dame sera bientôt évitée.

Mais la liaison Gabarn-pont Laclau n’assure qu’une partie du contournement d’Oloron. Est-il illusoire de voir nos élus locaux (notre maire, nos deux conseillères territoriales, notre président de la CCPO et, pourquoi pas, notre député) faire front commun et ainsi obtenir gain de cause auprès de Jean-Jacques Lasserre ? Oui, c’est illusoire. Mais on peut toujours rêver.

Un maire qui s’affiche au côté des intégristes de l’association Civitas

Udt-Civitas-2015-avantConseil municipal ce 17 juin. La question de la non-reconduction de sa subvention à l’association Terre de Mémoire(s) et de Luttes arrive sur le tapis. Le maire reste ferme sur ses positions : « … ces gens-là font de la politique ». L’opposition n’attendait que ça. Robert Bareille brandit au nez des conseillers la copie de l’annonce de l’université d’été de Civitas qui se tiendra du 30 juillet au 2 août prochain.

Pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, Civitas se présente comme « une œuvre de reconquête politique et sociale visant à rechristianiser la France ». Le mot « reconquête » qui figure ici n’est pas choisi au hasard. Très en vogue dans les milieux de l’extrême-droite, employé ici à dessein par Civitas, la Reconquista désigne la reconquête de l’Espagne par les chrétiens sur les musulmans.

Thème général de l’université d’été de ce groupe de catholiques intégristes : « Pour une France catholique, reconquérir l’échelon local ». Au nombre des intervenants : Hervé Lucbéreilh, qui y est présenté avec sa qualité de maire. Hervé Lucbéreilh qui aura en charge la co-animation d’un atelier sur le sujet suivant : « Diffuser les idées catholiques dans un projet municipal ».Udt-Civitas-2015-arrière - Copie

L’opposition n’aurait rien trouvé à redire (quoi que…) si Hervé Lucbéreilh avait participé à ce rassemblement à titre personnel. Mais y faire apparaître sa fonction municipale, ça ne passe pas : « Comment peut-on diffuser des idées catholiques dans un conseil municipal ? ». La réponse du maire se veut un rien provocante : « Pourquoi pas ? » Mais il se sent sur un terrain glissant et entame un repli stratégique quelque peu confus.

Hervé Lucbéreilh affirme dans un premier temps qu’il a lui-même découvert sa participation en prenant connaissance de l’affiche de la manifestation. Tel un Richard Virenque agissant à l’insu de son plein gré, il n’était pas au courant. Puis, trente seconde après, il annonce à l’assemblée qu’en fait il a adressé le matin même une lettre à Civitas pour indiquer qu’il ne se rendrait pas à cette université d’été. Dont acte… jusqu’au prochain coup de théâtre.

Pas question de porter ici une appréciation sur les convictions intimes d’une personne, même si on ne les partage en rien. Encore faudrait-il que cette personne s’exprime à titre individuel. Quand elle fait état de sa charge élective, elle est la représentante de tous les Oloronais. Dont l’écrasante majorité ne pense certainement pas comme elle dans ce cas d’espèce et attend d’un premier magistrat qu’il fasse preuve dans l’exercice de ses fonctions d’une totale neutralité à l’égard de toutes les religions.

Conseil municipal du 17 juin : quelques grains de sel

Drapeau tibétainPas question de faire ici le compte-rendu de cette séance du conseil municipal assez soporifique. C’est le boulot des journalistes. Ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas mettre mon grain de sel sur quelques-unes des questions de l’ordre du jour.

Le lapsus de Robert Bareille : alors que le conseil planchait sur l’adhésion à l’Agence « France Locale » (un organisme qui permet à ses adhérents de bénéficier de prêts sécurisés), le conseiller d’opposition s’est laissé aller à parler de « France Loisirs ». Sourires dans l’assistance… et chez l’auteur du bon mot…. involontaire.

La minute arithmétique : le conseil a délibéré sur la vente de l’ancien guichet du stade Saint-Pée au prix de 5 000 €. Destination : l’installation d’un distributeur automatique de pizzas. Sachant que la commune doit encore faire 650 000 € de cessions immobilières pour atteindre l’objectif de recettes inscrites au budget, combien faudra-t-il vendre d’anciens guichets ? Réponse : 130. Il y a donc encore du boulot.

C’est nous, non, c’est nous : Mesdames Foix et Gaston ont revendiqué pour leurs groupes respectifs la paternité de l’élaboration du Projet Éducatif Territorial (rythmes scolaires). Sans savoir, faute de connaître suffisamment le dossier, laquelle des deux l’a emporté, on peut convenir de la qualité du débat entre elles.

Armistice : Hervé Lucbéreilh a prononcé des remerciements à l’évidence sincères à l’adresse de Bernard Uthurry . Motif : l’obtention auprès de la Région Aquitaine d’une subvention de 120 000 € à la ville d’Oloron pour le projet photovoltaïque. Ce moment de grâce a été très bref.

Où sont les sous ? Le conseil municipal a décidé d’octroyer un total de 8 224 € à sept associations (Centre social La-Haut, Terpsichore, Adapei, France-Portugal etc.). Mais le budget n’a été doté d’aucun crédit pour y faire face. Question : ces 8 224 € seront prélevés au détriment de quelles autres dépenses ?

Persiste et signe : le maire reste sur ses positions vis-à-vis de la non-reconduction d’une subvention au bénéfice de Terre de Mémoire(s) et de Luttes. Il ne pardonne pas au président de cette association (sans que l’on sache très bien s’il accuse ce dernier de s’être exprimé en son nom personnel ou au nom de l’association) les propos tenus à son encontre. Pas rancunier ( !), il va de surcroît réduire la superficie de l’espace mis gracieusement à la disposition de Terre de Mémoire(s) et de Luttes par la municipalité.

Gêné aux entournures : lorsque l’opposition a rappelé à Hervé Lucbéreilh les relations quelque peu équivoques qu’il entretient au titre de sa fonction de maire avec l’association intégriste Civitas, ledit Hervé Lucbéreilh a paru mal à l’aise. Mais cette question mérite que l’on y revienne plus longuement dans un prochain billet.

La démocratie participative à l’oloronaise patine

Démocratie participativeOui, la démocratie participative patine à Oloron. Comme l’aurait dit le regretté Pierre Dac : « Y’a du mou dans la corde à nœuds ». Le conseil économique, social et environnemental local (Cesel) qui devait être un signal fort de la volonté municipale de s’engager sur ce chemin n’en finit pas…. de ne pas être créé.

Rappel des épisodes précédents. Les 80 personnes qui ont fait acte de candidature pour intégrer ce conseil sont convoquées au mois d’avril dernier pour l’installation du Cesel et la nomination de son président. Et apprennent alors qu’une telle structure ne peut être créée si le conseil municipal n’en a pas décidé ainsi. Petite ombre au tableau : le conseil municipal n’avait rien autorisé du tout, puisqu’on avait oublié de le saisir. Mais promis, ce sera chose faite dès sa séance suivante. En attendant, le Cesel ne peut travailler faute d’existence légale.

La séance suivante du conseil municipal a lieu le 29 avril. La création du Cesel n’est pas inscrite à l’ordre du jour. Les services de la mairie nous annoncent qu’elle sera débattue à la séance suivante, programmée pour ce mercredi 17 juin. J’ai beau relire dix fois l’ordre du jour qui a paru sur la newsletter de la ville, toujours pas de création du Cesel à l’horizon.

Renseignements pris, il semble que nous sommes en présence d’un simple oubli et non d’une volonté délibérée. Cet oubli serait un effet collatéral de la réorganisation des services de la mairie. Si, si, c’est l’explication qui m’a été donnée. Plus aucun fonctionnaire ne se retrouvait en charge de ce dossier. Et les élus concernés ne s’en sont même pas aperçu.

A priori, la question finira par être débattue lors du conseil municipal qui suivra et qui est prévu pour le 4 octobre, pas avant. C’est donc pas demain la veille que le Cesel entamera ses travaux. À moins que les conseillers municipaux trouvent ce soir sur la table du conseil un « rapport sur table » décidant la création du Cesel. Un « rapport sur table », c’est une délibération qui complète l’ordre du jour, mais que les conseillers découvrent en séance. C’est illégal puisque la loi fait obligation au maire de communiquer aux conseillers toutes les questions soumises à l’ordre du jour au moins 5 jours francs avant la date de la réunion. C’est illégal, mais à Oloron c’est monnaie courante. Participative ou pas, à chacun son sens de la démocratie.

La subvention d’une association oloronaise sucrée pour raison politique

CaptureAu moment du vote du budget, le débat dans les conseils municipaux cristallise souvent sur l’octroi des subventions. Les conseillers municipaux peuvent parfaitement s’écharper durant un quart d’heure sur l’attribution de 300 € à telle association…. et accepter sans la moindre discussion le vote d’un crédit de 300 000 € pour un aménagement dont l’intérêt échappe à beaucoup.

À Oloron, rien de tel en 2015. Quelques escarmouches mises à part, le vote de l’ensemble des subventions (127 associations bénéficiaires pour un total de 750 000 €) a été adopté en moins de cinq minutes. Qui plus est par un conseil municipal unanime, s’il faut en croire la délibération prise à cette occasion. Donc sans que l’opposition ait trouvé à y redire. Et pourtant…

Au moins une association oloronaise s’est fait sucrer sa subvention qui passe de 1 313 € en 2014 à 0 € en 2015. Pourtant elle existe toujours et ne s’est pas mise en sommeil. Cette association, c’est Terre de Mémoire(s) et de Luttes, qui s’est donnée pour mission, entre autres objets, de défendre la mémoire des Républicains espagnols, mais aussi la mémoire ouvrière dans notre ville.

Interrogé par La République sur les motifs de cette suppression, le maire donne une explication lapidaire : « … ces gens-là font de la politique ». Quand on sait que les horreurs de la guerre civile espagnole ont des responsables dans les deux camps, on peut certes trouver que l’association a une conception très manichéenne des choses (les gentils Républicains d’un côté contre les odieux franquistes-fascistes de l’autre). Mais quand on considère l’histoire de notre cité depuis 1936, peut-on nier qu’il y ait un intérêt local à défendre la mémoire de ces émigrés Républicains ?

À moins que pour Monsieur le maire « faire de la politique » se résume à ne pas penser comme lui ou, pire, à en dire du mal. Mais tant que des personnes ne s’expriment pas au nom de l’association dont elles font partie ni en son sein, mais en leur nom propre et à l’extérieur, où est le mal ?

Et puis où est la logique de ce mouvement d’humeur ? Suppression de la subvention mais poursuite de la mise à disposition d’un local municipal ? De deux choses l’une : ou Terre de Mémoire(s) et de Luttes présente un intérêt municipal et peut bénéficier de la subvention et du local ; ou le maire considère qu’elle a un objet politique et il faut alors qu’il lui retire immédiatement le local qu’il met gracieusement à sa disposition sinon il rompt l’égalité entre les citoyens en favorisant l’expression d’une opinion politique au détriment de toutes les autres.

Que nous enseigne cette polémique clochemerlesque qui sent avant tout le règlement de comptes ? Qu’à Oloron comme en bien d’autres villes l’octroi de subvention relève du clientélisme. On essaie grâce au versement de quelques centaines d’euros dont une bonne partie des associations bénéficiaires pourraient fort bien se passer d’acheter les bonnes grâces d’adhérents qui sont aussi souvent des relais d’opinion. Et essayez de sucrer sa subvention à une association dès que vous la lui avez accordée à une seule reprise…..