Quand Oloron redevient Iluro, la « ville des eaux »

Hauteur des gaves
Capture d’écran Vigicrues

Depuis 48 heures, il pleut presque sans discontinuer sur Oloron et les vallées. Forcément les gaves grossissent. Ce n’est certes pas la crue du siècle. Pas encore. Mais le tableau ci-contre, capture d’écran du site Vigicrues à 11 heures 30 ce jeudi, montre que, sans atteindre des sommets, et en dépit d’une relative accalmie, les mesures effectuées sur les trois gaves sont quand même très hautes.

Gave d'Ossau
Gave d’Ossau depuis le pont de la rue Justice

Pour le gave d’Ossau, le point de mesure est installé quartier Sestiaa. La hauteur d’eau atteignait alors 1,59 mètre. Soit 3 fois plus que la côte normale. Quant au débit, il était, avec 125 mètres cubes/seconde trois fois supérieur à la moyenne.

Gave d'Aspe
Gave d’Aspe en amont du pont de la place de Jaca

Le point de mesure est à Bidos pour le gave d’Aspe. Là, le débit était de 260 mètres cubes/seconde. 4 fois plus qu’en temps habituel. La hauteur d’eau était pour sa part mesurée à 2,98 mètres soit le double de la moyenne ordinaire.

Gave d'Oloron
Gave d’Oloron au pied du pont SNCF

Le gave d’Oloron, qui émane de la confluence des deux précédents, est mesure au niveau du pont SNCF. Pour ce dernier, le site Vigicrues donne quelques références antérieures : pour les crues, 3,19 mètres en mars 2006 et 4,80 mètres en novembre 2011. Aujourd’hui à 11 heures 30, elle était de 3,54 mètres, soit inférieure à la crue de 2011. Pour ce qui est du débit, il avait atteint 335 mètres cubes/seconde en mars 2006. Record battu ce matin avec 401 mètres cubes/seconde.

À Oloron zéro pollution (enfin…. presque)

Depuis le pont de SèguesLe site Lintern@ute a publié il y a peu une étude sur l’état et l’évolution de la pollution dans les communes de France. Cette étude porte sur la pollution des sols, de l’air et de l’eau. Il s’agit en réalité de la compilation d’informations puisées dans des bases de données très officielles. 106 communes de notre département sont scrutées. Parmi elles, Oloron-Sainte-Marie.

La pollution des sols est examinée à partir de la base de données Basol, du ministère de l’Écologie. Trois sites D’Oloron-Sainte-Marie sont concernés : Béatex, Federal Mogul et la décharge de Soeix. Lintern@ute identifie les pesticides comme source de pollution dans les trois cas. Un examen un peu plus attentif des fiches publiées par Basol semble infirmer cette information.

Cela étant, les données recensées par Basol sont plutôt rassurantes. Pour Béatex (fabrication de vêtements et de bonneterie), le risque pourrait concerner la pollution accidentelle des eaux superficielle du Gave. Mais il n’a été prescrit aucuns travaux complets de réhabilitation dans l’immédiat. Pour Federal Mogul (fabrication de pièces de frittage pour le secteur de l’automobile), le risque porte sur une pollution accidentelle des eaux souterraines. Là encore, il n’a été prescrit aucuns travaux complets de réhabilitation dans l’immédiat. Quant à la décharge d’ordures ménagères de Soeix, elle a cessé son activité en 2007 mais doit faire l’objet de travaux de réhabilitation et d’une surveillance des eaux souterraines.

Pour ce qui est de la qualité de l’air, notre commune ne dispose d’aucune station de mesure. Les plus proches sont implantées, et on comprend pourquoi, sur le bassin de Lacq (Mourenx, Abidos, Lacq etc.). Cela signifie-t-il pour autant que l’air est aussi pur chez nous qu’en haut du Pic du Midi ? Sans doute pas.

Enfin, la pollution des eaux, Linterna@ute est allé puiser ses sources dans le portail Ades (portail national d’accès aux données sur les eaux souterraines). À Oloron-Sainte-Marie, la concentration en arsenic s’élève à 2 µg par litre (contre 6,5 µg en moyenne nationale). Le taux de mercure est pour sa part deux fois supérieur à la moyenne nationale. Mais le dernier relevé date déjà de…. 2007. Quant aux nitrates, avec 1,9 µg par litre, ils sont très inférieurs à la moyenne nationale (16,6 µg par litre). Conclusion : on peut boire l’eau du robinet !

Oloron-Sainte-Marie est donc une cité, sinon bénie des dieux, à tout le moins où les agressions environnementales de la vie moderne n’ont pas encore atteint les limites de l’acceptable. Seul domaine de pollution dans lequel le seuil de tolérance est atteint : celui des déjections canines entre lesquelles le piéton doit en permanence zigzaguer. Mais là n’était pas le sujet.

Les salariés de chez Lindt ne veulent pas finir chocolat

Chocolaterie LindtCe matin vers 10 heures, en balade du côté de Goès, j’entends au loin pétards et cornes de brume. Les occasions de manifester étant plutôt rares sur Oloron, une seule explication me vient à l’esprit : ça doit venir de chez Lindt, Lindt où les salariés sont en grève depuis près d’une semaine, faute de voir leurs revendications salariales satisfaites.

Vers 11 heures, toujours à pied, je traîne du côté de la chocolaterie. Une dizaine de personnes stationnent devant l’entrée. Certaines jettent des pétards allumés sur les pelouses ou dans les poubelles. À trente mètres de là, le magasin d’usine tourne à plein régime.

Des revendications salariales sont donc à l’origine du conflit. S’il faut en croire les résultats publiés par le groupe en matière de croissance, de bénéfices, de dividendes distribués aux actionnaires, Lindt est une société prospère, très prospère. Les salariés considèrent que les augmentations de salaires qui leur sont proposées par la direction sont loin de représenter la part qu’ils prennent dans cette prospérité par leur travail.

Si l’on réalisait un graphique mettant en perspective toutes ces courbes (croissance, bénéfices, dividendes…. et salaires), on verrait qu’ils ont raison, mille fois raison. Mais ce type de raisonnement doit marcher dans les deux sens : si les trois premières courbes viennent à décroître, il faut qu’il en soit de même pour les salaires. Moralité : si les salariés de Lindt ne veulent pas finir chocolat quand ça va bien, il faut aussi qu’ils acceptent de boire la tasse quand les affaires de l’entreprise se gâtent.

À Oloron, UMP et PS sont tout proches

Permanences oloronPlace Amédée-Gabe, la façade de deux locaux commerciaux s’orne depuis peu d’une immense banderole. Distants d’une vingtaine de mètres l’un de l’autre, ils accueillent pour quelques semaines les permanences de deux équipes de candidats aux élections départementales des 22 et 29 mars prochains dans le nouveau canton auquel a été donné le nom poétique d’Oloron 2.

Parmanence CourouauSur la gauche de la place, le local occupé par les candidats de droite. Discrets sur leur appartenance, ils n’en font pas état sur la banderole. Sur l’affiche qui orne la vitrine, le soutien que leur accorde l’UMP, l’UDI , le Modem et Force64 apparaît en bas, en tout petits caractères, genre clauses particulières d’un contrat d’assurance.

Permanence BerdouAu centre de la place, le local occupé par les candidats de gauche. Ils annoncent la couleur sur leur banderole et osent même apposer le logo du PS sur l’affiche qui décore la vitrine. Fierté ou inconscience ?

Un parti d’extrême-droite dont les idées me révulsent pourrait discerner dans cette proximité géographique entre les deux permanences une confirmation de sa suspicion sur l’existence d’un système UMPS. Je veux plutôt y voir une similitude avec ce que l’on rencontre dans les bazars d’Istanbul, Marrakech, Tunis, Shiraz…. et ailleurs où les concurrents proposant le même type de produits sont installés côte à côte dans les mêmes quartiers.

En l’occurrence, quelle marchandise comptent-ils vendre aux consommateurs que nous sommes ? Des promesses ? Un programme ? Réponse sans doute dans les tout prochains jours.

Jean Lassalle, député d’Oloron, distribue son argent de poche

Logo_de_l'Assemblée_nationale_françaiseJean Lassalle est un garçon atypique dont l’attitude et le parcours sortent des sentiers battus, au sens propre comme au sens figuré. Conscient de cela, il prend soin de cultiver cette image, que ce soit sur son terroir du Béarn ou au sein de l’Assemblée nationale en sa qualité de député de la circonscription d’Oloron.

Comme tout député de base (les vice-présidents de l’Assemblée et le président ont droit à un traitement de faveur), Jean Lassalle bénéficie d’une enveloppe annuelle de 130 000 € dont il dispose quasi librement pour dispenser le bien autour de lui. Cette enveloppe provient de la « réserve parlementaire ».

« Par la réserve, les parlementaires soutiennent des investissements de proximité décidés par des collectivités locales et des activités menées par des associations », précise le site de l’Assemblée nationale. Depuis l’an dernier, tout citoyen un peu curieux peut savoir comment son député utilise les 130 000 € mis à sa disposition. Il lui suffit pour cela de se rendre sur le site Internet de l’Assemblée nationale.

Jean Lassalle est-il aussi atypique dans la distribution de la part qui lui est dévolue qu’il l’est parfois dans ses postures à l’égard de tel ou tel dossier ? Rendez-vous sur la page qui le concerne. On peut y voir que Jean Lassalle a fait 15 heureux. Député basco-béarnais, il a pris soin de répartir sa manne de façon quasi équitable entre la partie béarnaise (61 000 €) et la partie basque (69 000 €) de sa circonscription.

Son fief de la vallée d’Aspe n’a pas à se plaindre de la générosité de son élu : il lui a distribué un tiers (41 000 €) de sa réserve à Aydius(30 000 € pour un multi-services), Cette-Eygun (8 000 € pour des travaux de voirie), à l’Écomusée de la Vallée d’Aspe (1 000 € pour l’exposition « des femmes de bergers aux femmes bergères ») et à l’association Montan’Aspe (2 000 € pour l’organisation de courses à la montagne). Quant au reste, il a la plupart du temps été consacré au soutien financier d’équipements communaux : des travaux à la mairie de Buzy (10 000 €), la rénovation du Trinquet d’Irissary (20 000 €), le réaménagement de la mairie de Susmiou (10 000 €) etc.

Seule petite fantaisie : Jean Lassalle a attribué 5 000 € au club de rugby de Mauléon pour….. l’achat de maillots. Ce qui fait cher le maillot et semble s’éloigner quelque peu des principes qui devraient présider à la destination de cette réserve parlementaire. Pour le reste, notre député s’est comporté ni plus ni moins comme la plupart de ses collègues : du saupoudrage en prenant soin de privilégier sa terre natale, terre d’élection, la vallée d’Aspe en l’occurrence.

On vit vieux à Oloron !

Rue Sophie d'ArretQui situe la rue Sophie d’Arret à Oloron ? C’est le nom donné à la voie qui, dans le quartier Notre-Dame, relie la rue de Sègues à la rue Navarrot. Elle dessert tout au plus trois habitations. La plaque de rue (photo) apposée à son entrée nous apprend que Sophie d’Arret était nommée la « Sévigné béarnaise » et qu’elle a vécu de 1710 et 1816.

Pourquoi la « Sévigné béarnaise » ? Parce que Sophie d’Arret de Crouseilhes, baronne de Dombidau, a adressé un grand nombre de lettres à son fils, Pierre de Dombidau, né en 1792 rue Justice, futur ministre, député et sénateur, alors que celui-ci était en pension en Seine-Maritime entre ses 9 et 17 ans. Dans ces lettres, publiées en 1866, elle lui prodiguait moult conseils et lui narrait les évènements de la vie quotidienne dans notre petit coin de Béarn.

Problème ! Pierre est né en 1792. Or sa mère est née d’après la plaque en 1710. Elle l’aurait donc eu à âge de 82 ans ? De surcroît, les dates portées sur la plaque (1710-1816, je le rappelle) tendraient à nous laisser penser que Sophie a atteint l’âge respectable de 106 ans. Pas mal pour une époque où l’espérance de vie s’établissait autour de 40 ans !

Il y a donc une erreur quelque part.
Les sites de généalogie sont en la matière d’un grand secours. Grâce à l’un d’entre eux, j’ai pu retrouver sur l’acte de naissance de notre « Sévigné ». Elle est née le 19 janvier 1770 dans le quartier Sainte-Croix.

Curieux qu’aucun élu ou technicien de la municipalité ne se soit interrogé au moment de la confection de la plaque puis de sa pose sur l’âge qui était prêté à Sophie ! Parce que, tant qu’à honorer une personne, autant être exact et ne pas se contenter de faire dans le pseudo-culturel.

Les mauvais comptes du Maire d’Oloron

DSCF0911Voilà un titre de billet d’une parfaite mauvaise foi. Il pourrait laisser supposer que j’accuse Hervé Lucbéreilh d’être un piètre gestionnaire ou, pire, de piquer dans la caisse. Rien de tout cela, bien sûr. Référence est ici faite de la contestation faite par notre premier édile des derniers chiffres du recensement de la population oloronaise publiés par l’Insee.

 

Populations légales 2007 de la commune d’Oloron-Sainte-Marie

Population municipale   Population comptée à part   Population totale
11 141                                     682                          11 823
Source : Recensement de la population 2007 – Limites territoriales au 1er janvier 2009

Populations légales 2012 de la commune d’Oloron-Sainte-Marie

Population municipale   Population comptée à part    Population totale
10 678                                      655                           11 333

Source : Recensement de la population 2012 – Limites territoriales au 1er janvier 2014

Entre 2007 et 2012, notre cité aurait connu une perte de population non négligeable comme le montrent les tableaux ci-après : population municipale comme population totale auraient l’une comme l’autre décliné d’un peu plus de 4% en 5 ans. Ça, un édile digne de ce nom ne peut le supporter. Il interprète ce signe de déclin comme une remise en cause de son dynamisme. De façon plus prosaïque, il sait aussi qu’il en résultera une diminution des dotations de l’État qui sont calculées en fonction de la population de la commune.

Deux solutions devant une telle situation : soit on réfléchit aux causes de ce mauvais résultat et aux moyens à mettre en place pour y remédier ; soit, solution plus confortable, on conteste les chiffres de l’Insee. Hervé Lucbéreilh a choisi cette seconde option. Seul problème : sa protestation ne s’appuie, jusqu’à preuve du contraire, sur aucun élément concret, sur aucune démonstration statistique d’une erreur de l’Insee…. Institut auprès duquel d’ailleurs il n’a engagé aucune démarche pour obtenir une éventuelle rectification.

Alors ? Coup de pub ? Ç’est vrai que cela ne fait pas de mal d’avoir la une des journaux locaux alors qu’on est en campagne électorale pour les départementales. Quitte à ce que ce soit sur une polémique assez vaine.

Train Oloron – Pau à 1 €, est-ce bien sérieux ?

Oloron - PauLes quotidiens locaux de ce samedi nous apprennent que l’association Béarn Adour Pyrénées (BAP) soumet à la population une pétition à l’adresse du président du Conseil régional d’Aquitaine. Objectif : réclamer un billet de train Oloron/Pau au tarif unique d’1 € ; davantage de trains sur la ligne ; une voie de croisement à Buzy. BAP justifie ainsi sa démarche : la RN134 entre Oloron et Pau est surchargée et accidentogène ; cette situation génère pollution et perte de temps.

L’initiative de BAP, association composée de socio-professionnels sans doute plus compétents les uns que les autres, est en première analyse séduisante. 1 € le trajet simple contre 7,90 € en tarif plein actuellement, cela ne peut qu’inciter les usagers à préférer le train à la route. Qui ne pourrait adhérer à cette proposition ? Mais où est là-dedans le sérieux de la réflexion ? Sur quelle étude se base-t-elle ?

Quelle est la destination des 17 000 usagers qui, à bord de 12 000 voitures empruntent chaque jour la RN 134 en direction de Pau ou d’Oloron ? Sont-ils en transit ? Se rendent-ils à leur travail ? Vont-ils faire leurs courses dans la capitale du Haut-Béarn ? C’est bien beau de les transporter quasi gratuitement. Mais que deviennent-ils une fois débarqués sur le quai de la gare de Pau ou d’Oloron ? Ils se rendent à pied à leur destination finale ? Ils montent d’improbables navettes ?

Bernard Uthurry, vice-président du Conseil régional d’Aquitaine chargé des transports, et accessoirement élu oloronais, témoigne de bien peu d’enthousiasme devant la proposition de BAP. Il note les surcoûts (aménagements, équipements, fonctionnement) qu’elle engendrerait. Il rappelle aussi qu’aujourd’hui un abonnement annuel sur la ligne Oloron – Pau représente un coût de 1,56 € par trajet.

La pétition de Béarn Adour Pyrénées restera lettre morte. Elle aura au moins eu deux mérites : rappeler les difficultés la route Pau – Oloron et faire parler de l’association. Ce n’est déjà pas si mal quand on se contente d’avancer une fausse bonne idée.

Le combat perdu du libraire d’Oloron

En haut de laLibraire2 rue Révol, une affiche apposée sur la porte vitrée de la librairie. On peut y lire en gros caractères : « Dans libraire il y a libre ». Oui, comme dans « libraire » il y a « braire ». Mais trêve de mauvais esprit.

Écrite en plus petit sur l’affiche, une phrase complète ou commente, comme on voudra, ce slogan-choc : « Les libraires indépendants donnent du choix aux lecteurs ». Ah bon ? Notre choix serait donc menacé lorsque nous préférons recourir aux services des sites en ligne style Amazon, lorsque nous achetons des livres d’occasion via Priceminister, lorsque nous téléchargeons un livre numérique, lorsque nous empruntAffiche libraire1ons un ouvrage à la médiathèque de la communauté de communes ?

Les petites épiceries ont disparu de nos quartiers au profit de la grande distribution. Les petits commerces subiront à terme le même sort. Il suffit de considérer chez nous ce qu’est devenue la rue Louis Barthou. Le cri des petits libraires n’y changera rien. Ils sont eux aussi condamnés à terme, à Oloron comme ailleurs.