Perte de la mairie par la droite et le centre : remonter l’arbre des causes de cet « accident électoral »


Ce 30 juin à 17 heures 50 – Information de dernière minute qui n’a rien à voir avec le titre de l’article : la date de réunion du conseil municipal au cours de laquelle sera installé le nouveau conseil et seront élus le maire et les adjoint a été fixée. Elle aura lieu le vendredi 3 juillet à 18 heures 30. Cette réunion se tiendra à huis-clos en raison de la situation sanitaire, mais sera diffusée en direct sur le site Internet de la ville, en rubrique Actualités, et sur la chaîne YOUTUBE « Ville d’Oloron Sainte-Marie ».

Reprenons maintenant le cours normal de l’article

Au soir d’une défaite, les hommes politiques ont la plupart du temps une explication toute trouvée pour expliquer leur déconvenue : c’est la faute de l’autre. Voyez dimanche soir à Oloron : pour Hervé Lucbéreilh, l’entière responsabilité incombe à Daniel Lacrampe qui a refusé de se désister en sa faveur au second tour ; pour Daniel Lacrampe, l’entière responsabilité incombe à Hervé Lucbéreilh en raison de son comportement vis-à-vis d’une partie de la majorité municipale durant tout le mandat précédent. Explications simples, voire simplistes.

Comme les accidents du travail, les « accidents électoraux » sont en effet la conséquence d’une combinaison de facteurs. Toute la difficulté consiste à identifier les éléments qui y ont contribué. L’objectif est de remonter « l’arbre des causes » à partir du dommage (la défaite électorale) en se posant la question : qu’a-t-il fallu pour qu’il arrive ?

Tentons de remonter les premières branches de cet « arbre des causes » dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui :

  1. Le dommage : la défaite électorale
  2. Qu’est-ce qu’il a fallu pour qu’il y ait défaite ? Réponse : une dispersion des voix de la droite et du centre au second tour sur deux listes concurrentes
  3. Qu’est-ce qu’il a fallu pour qu’on en arrive à cette dispersion des voix sur deux listes concurrentes au second tour ? L’absence d’un accord de désistement ou de fusion
  4. Qu’est-ce qu’il a fallu pour qu’un accord de désistement ou de fusion s’avère impossible ? Des conceptions différentes des valeurs et de la gestion des affaires municipales
  5. Qu’est-ce qu’il a fallu pour que ces conceptions différentes des valeurs et de la gestion des affaires municipales se manifestent ? Un manque de confiance, donc de communication entre les membres de la majorité municipale tout au long du mandat précédent
  6. Qu’est-ce qu’il a fallu pour qu’on en arrive à ce manque de confiance et de communication ? Une méfiance réciproque due à un « mariage de raison » entre deux listes concurrentes lors de l’élection précédente
  7. Qu’est-ce qu’il a fallu pour qu’on en arrive à cette méfiance réciproque ? etc.

Ce qui précède n’est bien sûr qu’un exemple puisque seuls les acteurs et témoins directs du dommage sont à même de répondre au fur et à mesure à ces questions qui permettraient de remonter l’arbre des causes. Mais il ne m’étonnerait pas qu’en remontant à la première branche, en parvenant à trouver l’origine première du dommage, on ne trouve le facteur qui cause dans la plupart des cas les accidents électoraux : une confrontation d’ambitions personnelles. Si tel est le cas, existe-t-il un remède pour éviter que le dommage ne se renouvelle ? Il semble que personne ne soit parvenu à trouver le vaccin depuis que le monde est monde. Ce dimanche, la droite et le centre oloronais ont donc été victimes d’un mal dont, comme la gauche d’ailleurs (cf. les municipales 2001 !) ils peuvent être à nouveau victimes à l’avenir.

Bonus : le tableau des résultats des 15 mars et 28 juin bureau de vote par bureau de vote

6 commentaires sur « Perte de la mairie par la droite et le centre : remonter l’arbre des causes de cet « accident électoral » »

  1. J’ai beaucoup d’imagination et si cette défaite des droites était programmée depuis le début car pour faire plus mal il faut le faire pourquoi:
    Parce que faire je jeu des transferts de colistiers entre ancienne future majorité de droite et le centre, accepter par le centre le ralliement (impose sûrement )de dernière minute des Lrem avec tout le négatif prévisible que cela pouvait entrainer et si vous rajoutez le duel fratricide latent depuis 6 ans comment voulez vous que les purs et durs s’y retrouvent oui la porte de la mairie était grande ouverte pour BU il n’a pas eu besoin de la pousser avec son coude.
    Je plains les supporters de droite qui y croyaient bon courage a eux .
    Toujours mon imagination, pour 2026 je conseille a ces 2 droites de trouver une femme pour se presenter, tout le monde sait qu’elles sont plus sérieuses et pragmatiques

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  2. J’ai trouvépassionnant ce tableau des résultats.

    On voit bien, bureau par bureau, comme les électeurs se sont détournés des seconds rôles dont on savait qu’ils n’avaient aucune chance, pour aller vers les deux candidats… importants.

    Contrairement à la plupart des analystes, j’y vois la permanence des opinions politiques : droite franchement avouée, quelques soient les qualités et défauts de son représentant face à la gauche, aussi franchement avouée et quelques soient également les qualités et défauts du candidat.
    C’est bien ces deux listes qui ont été privilégiées par les électeurs.

    Bien sûr, la liste citoyenne est franchement une liste d’opinion. Seulement, elle affirme ne pas faire de politique, tout au moins à l’ancienne (ce qui sans définition précise et compréhensible, ne veut pas dire grand chose, comme toutes les affirmations de politique « à l’ancienne ») et ce désaccord entre action et paroles ne peut que nuire face à des électeurs qui apprécient en général que les choses soient claires, même lorsqu’elles semblent, à des spécialistes (?), anciennes et ringardes.

    Pour l’autre perdant, les différences réelles avec son concurrent n’étaient, et ne sont pas suffisamment visibles pour attirer de nouveaux votes, au contraire.

    Voilà ce que m’inspire votre tableau que je vous remercie d’avoir posté et pour lequel mon analyse ne vaut pas plus que celle d’un « spécialiste » que je ne suis pas.
    Juste un électeur ancien conseiller municipal dans un village bien plus septentrional..

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  3. la crise qui arrive qu’elle soit économique ou (et) géo politique va calmer pas mal d’ardeurs d’ego. On verra peut être l’intelligence et le pragmatisme dictés par la réalité et l’amour du pays prendre le dessus…On peut rêver……

    « c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses »

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  4. L’un voulait être Maire, l’autre espère encore la présidence de la cchb.
    Juste une question d’ambitions personnelles, pas de projet ou de vision pour le territoire.

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  5. Le jusqu’au boutisme que nous avons vécu était la meilleure façon de donner les clefs de la Mairie à BU. Pour quelque’ un de l’ extérieur de la ville qui regarde cette histoire c’ est vraiment de la folie de voir comment l’ égo de deux hommes peut en arriver à une telle absurdité.
    A la place de cet entêtement n’ aurait ‘ il pas mieux valu fonder une seule liste et la confier à une nouvelle tête qui aurait pu faire la synthèse de ces deux personnages.
    Je pense qu’ ainsi beaucoup d’ électrices et d’ électeurs se seraient intéressés à cette élection et permis du nouveau pour Oloron. L’ histoire est ainsi faite que l’ on ne repassera pas les plats.

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  6. Hervé Lucbéreilh abandonne la partie, il préfère jouer chez les gagnants ! Petit joueur…
    Il va écrire ses mémoires parait il ?
    S’il se souvient plus de certains passages, qu’il nous demande !
    Qu’il attend tout de même le résultat de la cour des comptes pour sortir son bouquins !
    Ca sera plus facile de faire un copier coller pour ne pas déformer le jugement !!

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