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Jean-Luc Méchantlong vient à la rencontre de Bernard Uthurry

Les lectrices et lecteurs réguliers d’Oloronblog savent tout l’intérêt que porte Jean-Luc Méchantlong à la compétition municipale dans notre petite ville. Aujourd’hui, son regard d’expert doublé d’un sens politique hors du commun se porte sur Bernard Uthurry, le chef de file d’Oloron En Commun. L’entretien entre eux a pris une forme particulièrement originale que je vous laisse découvrir : l’auto-interview. Que Daniel Lacrampe et Hervé Lucbéreilh se rassurent : si Jean-Luc Méchantlong se sent inspiré, et s’il en décide ainsi (ce n’est pas le blogueur qui décide, car il n’est pas Jean-Luc Méchantlong), ils auront l’honneur eux aussi d’être passés au fil de sa plume acérée.

LA CHRONIQUE de JEAN-LUC MÉCHANTLONG

Voilà tout juste quelques jours, la tonitruante proposition de LCO 2020 répondait à mon vœu de voir enfin la campagne pour le second tour prendre son envol. Depuis, nous avons eu droit à un festival de mains tendues entre listes candidates, avec une bienveillance et une volonté d’apaisement qui n’ont d’égales que l’absence de calcul et la spontanéité. Ce sont sans doute les premiers signes de la clarification de la situation, et il m’apparaît important d’apporter une pierre à cette entreprise de démolition.

J’aurais bien voulu m’autoriser à réaliser l’interview de candidats, mais mon absence totale de légitimité sur ce sujet, jointe à une recherche permanente du moindre effort, m’ont incité à recourir à une méthode un peu différente, si peu.

Je me suis donc auto-adressé à Bernard UTHURRY, peut-être le plus impatient, à défaut d’être le plus inquiet, à l’approche du 28 Juin…

Bernard Uthurry, depuis le tout début de cette campagne, vous semblez particulièrement attaché au concept « d’ateliers de travail »

C’est un fait, comme vous l’avez remarqué, nous avons insisté avec un soin tout particulier sur ce mode de fonctionnement. Ce faisant nous poursuivons un double objectif. Tout d’abord, en insistant sur la quantité du travail fourni, nous souhaitons effacer la réputation de ne pas avoir fait grand-chose lorsque nous étions aux affaires de 2008 à 2014. De plus, pour rendre plus crédible l’ancrage social que nous annonçons, il était important pour une forte proportion des membres de l’équipe de pouvoir assurer avoir travaillé, au moins une fois dans sa vie, dans un atelier. C’est ainsi que les experts en marketing de notre liste, et là ils sont un peu plus nombreux, ont eu la brillante idée d’associer ce thème « atelier de travail » à notre campagne.

J’espère juste que chacune et chacun aura gardé assez d’énergie pour aborder les 6 ans qui nous attendent.

Dans vos outils de communication, vous n’affichez pas les thèmes des partis qui vous soutiennent. C’est un choix délibéré ?

C’est évident ! Il nous aurait semblé trop facile, et pour tout dire déloyal, de surfer sur la vague de succès et de bonne opinion, qui de François Hollande à Gérard Collomb, de Benoît Hamon à Fabien Roussel, nous porte depuis maintenant quelques années. Cependant, si les choses étaient amenées à changer, rien ne nous empêchera d’arborer fièrement à nouveau nos couleurs, et avec une détermination farouche. En plus, et c’est pas beau de cafarder, mais je vous ferai remarquer que cette tendance est largement partagée, non seulement à Oloron, mais plus encore sur l’ensemble du pays.

Ne craignez-vous pas que l’appellation « Oloron en commun » sente un peu trop la nostalgie d’une époque révolue, ne soit pas tellement symbole de modernité ?

Pour ce qui est de notre nom, je ne vois pas en quoi un programme commun ne devrait pas renaître. Alors certes, l’union de la gauche n’est pas systématique partout en France, les tensions peuvent exister, mais j’ai plaisir à rappeler que la commune d’Oloron est certainement une des seules à pouvoir se targuer d’avoir eu une rue « de l’union prolongée ». Si c’est pas un signe ça… Et pour ce qui est de la modernité, je voudrais bien essayer de vous faire croire que nous sommes presque tous des nouveaux venus sur la scène politique, mais l’entreprise s’avère ardue. Alors je me contenterai d’assurer que nous sommes très jeunes d’esprit. On ne sait jamais, ça pourrait le faire.

Bernard Uthurry, vous avez serré assez mollement la main que vous tendait LCO 2020 en vue d’un accord. Est-ce à dire que vous refusez le dialogue ?

Absolument pas, bien au contraire ! Quand ils auront compris que nous pouvons nous passer d’eux pour être élus, ils auront fait un grand pas en avant dans le réalisme. Ainsi que nous l’affichons dans notre programme, nous sommes sensibles à l’écologie pour le monde d’après. Mais, par exemple, pour le monde d’aujourd’hui, une opposition à la déviation du Gabarn, c’est un coup à perdre l’élection ! Faut pas rêver non plus ! Alors oui, je le confirme, dans la perspective d’avoir des représentants de 4 listes dans le prochain conseil, nous sommes ouverts à toutes les propositions. A la condition qu’elles viennent du groupe le plus nombreux. Sinon que deviendrait la démocratie participative ?

Arrivé à ce point du débat, il me semble ressentir une espèce de tension dont je ne saurais dire si elle vient d’un des interlocuteurs ou de certains lecteurs. Je pense le temps venu de me retirer discrètement. Histoire de me changer les idées, je crois bien que je vais retourner dans l’ancien monde. J’irais bien regarder un vieux « Merci Bernard », tiens.