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Conseil municipal : 16 600 € jetés par la fenêtre

Le blogueur n’a rien contre le sport (hormis les sports mécaniques), ni contre l’athlétisme en particulier. Mais lorsque le maire « en application des mesures de restriction, de circulation et de confinement décidées par le Gouvernement à compter du 12 mars 2020 ainsi que l’état d’urgence sanitaire » décide d’ouvrir un crédit de 16 600 € pour des frais d’études en vue de la réfection de la piste d’athlétisme du stade, il se pose des questions.

Certes, une somme quasiment identique (15 000 €) avait été inscrite pour la même opération au budget de l’an dernier. Mais n’avait pas été utilisée. Sans doute ne voyait-on alors aucune urgence à réaliser ces études. Question : comment se fait-il alors que ce qui n’était pas urgent hier le devienne  aujourd’hui , ce malgré la crise que nous traversons et dont nous n’avons pas fini de subir les conséquences ? Qui plus est, et je reprends en cela la question posée dans le précédent billet, pourquoi le maire, prétextant l’urgence (cf le document en fin d’article), décide-t-il tout seul de cette ouverture de crédit deux jours seulement avant de convoquer le conseil municipal ? N’aurait-il pas été plus logique, plus démocratique d’inviter ledit conseil, dont c’est quand même l’une des principales missions, à en décider lui-même ?

Mais ces 16 600 € ne sont-ils pas en réalité jetés par la fenêtre ? Le projet de réfection de la piste d’athlétisme tourne en effet depuis de longues années en boucle, c’est le cas de le dire. Et le coût d’une telle opération est très élevé : lors d’une interview le 5 septembre 2017 sur France Bleu Béarn, le maire le chiffrait à 800 000 €. Qui peut croire un seul instant qu’avec la crise sociale qui s’annonce la mairie sera à même de faire de la réfection de cette piste l’une de ses priorités ? Car qui dit crise sociale dit dans le même temps baisse des recettes, baisse des subventions, réorientation des crédits vers le social. Par voie de conséquence, quand bien même seraient-elles menées, les études ne déboucheront sur aucune réalisation concrète. 16 600 € de perdus car si d’ici quelques années le projet revient à l’ordre du jour, il faudra reprendre les études à zéro.

Ne faut-il d’ailleurs pas se poser la question dès maintenant, anticiper sur les temps difficiles qui seront les nôtres dans les prochaines années. Et commencer à n’engager de crédits que sur l’essentiel. Ne serait-il pas plus judicieux par exemple de réserver ces 16 600 € à renforcer les actions du centre communal d’action sociale ?

Mais il ne nous faut être ni naïfs, ni crédules. Ces 16 600 € ont une visée électorale : se mettre dans la poche, à quelques mois des municipales, les membres du club d’athlétisme, qui réclament cette piste à cors et à cris depuis des années et des années. Et lorsque je me suis permis de faire part de mes réflexions à un élu en lui demandant s’il allait faire une remarque lors du conseil municipal du 30 avril, je me suis attiré cette réponse : « On ne va quand même pas se mettre à dos les membres du club ! ». Et vous verrez qu’en effet aucun élu ne pipera mot sur le sujet lors de la réunion de jeudi prochain. Comme quoi la perspective d’un gain électoral hypothétique primera toujours sur l’intérêt général. Que celles et ceux qui rêvaient redescendent sur terre : le monde d’avant n’est pas près de disparaître.