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Défense de la maternité : quand l’action réfléchie tourne à l’agitation brouillonne

Comment, pour son billet de rentrée, Oloronblog pourrait-il aborder un autre dossier que celui qui alimente la presse locale de façon quasi quotidienne ? Loin de moi l’intention de critiquer un maire qui se bat pour maintenir sur son territoire des services publics de qualité, qui plus est nécessaires à la population. Mais je trouve, et je ne suis pas le seul, que sur le dossier « maternité », l’agitation brouillonne prend le pas sur l’action réfléchie. Une série de faits confortent ce sentiment.

1/ Une totale absence de démarche collective au niveau local

Si l’on excepte le très présent Robert Bareille, et le député Jean Lassalle en intermittent du spectacle, le maire d’Oloron est, médiatiquement parlant, le seul en pointe pour défendre le maintien du service d’obstétrique du centre hospitalier.

Cette absence peut s’expliquer de deux manières :

À chacun de nous sa réponse

2/ Du retard à l’allumage

Robert Bareille avait suggéré voici plus d’un an que la commune se mette elle-même en quête de candidats médecins en recourant aux services d’un chasseur de têtes. La commune a attendu presque autant de temps pour retenir cette suggestion. Bilan : tout s’est fait au dernier moment, avec les résultats que l’on sait

3/ Des annonces tonitruantes… qui font pschitt

Fatalement, la recherche de candidats s’est faite dans la précipitation. Ce qui n’a pas empêché quelques semaines plus tard le maire de claironner que ça y est, le compte y était, 10 candidatures avaient été adressées à l’Agence régionale de santé (ARS). Malheureusement, à ce jour, entre désistements et rejets, une seule a été validée. Tout cela fait quelque peu désordre et entame la crédibilité de la démarche municipale.

4/ Des rebondissements qui laissent dubitatif

Dans les tout derniers jours, on nous annonce le dépôt de nouvelles candidatures :

Mais où est leur motivation réelle dans tout ça ?

5/ Une mauvaise appréciation de l’adversaire

Dans un premier temps, le maire d’Oloron s’en est pris aux médecins du centre hospitalier qui pourtant, en recommandant la fermeture du service d’obstétrique, ne faisaient qu’appeler l’attention sur les risques que son fonctionnement actuel pouvait faire peser sur les patients. Par la suite, le directeur de l’ARS est devenu sa tête de Turc. Mais ce n’est pas à ce niveau qu’il faut taper. Le directeur de l’ARS ne fait jamais qu’appliquer au plan régional une politique décidée au plan national.

Car, contrairement à ce que semble affirmer le maire dans Sud-Ouest aujourd’hui, le directeur a un lien avec le ministère de la Santé qui met en œuvre une politique basée au moins sur deux préoccupations : une logique économique et une optimisation des moyens humains et matériels. Pour le plus grand bénéfice des patients, bien sûr ! Le directeur de l’ARS n’est qu’un rouage. Il vaut mieux s’en faire un allié qu’un adversaire. Car, même si elle est annoncée depuis Bordeaux, le type de décision que l’on attend se prendra à Paris, pas dans la capitale régionale.

6/ Une menace judiciaire à contre-temps

Voilà un maire qui vient plaider à Paris en faveur de la désignation d’un médiateur et qui, à peine sorti du bureau du conseiller technique, agite la probabilité d’une action judiciaire auprès du tribunal administratif si le maintien du service n’est pas effectif. À quoi sert-il donc de demander un médiateur dont on ne reconnaîtra l’intervention qu’à une seule condition : si elle est favorable à la position défendue par le maire ? Brandir la menace n’est pas nécessairement la manière la plus habile d’obtenir gain de cause.

En conclusion, ce dossier donne l’impression d’être géré au coup par coup, à l’impulsion, sans aucune concertation, sans aucune méthode. Une agitation brouillonne au terme de laquelle, une fois de plus, le faire-savoir (= la communication) a été privilégiée au détriment du savoir-faire Qu’il débouche sur une issue positive tiendrait dans ces conditions du miracle. Mais après tout, on n’est pas trop loin de Lourdes. Pourquoi notre maire n’y partirait-il pas en mission, à bord de sa voiture personnelle, histoire d’y faire brûler un cierge ?