Ligne Oloron-Bedous : 4 à 5 passagers par train en février !


Le petit trainTiens, cela fait un bon moment que le sujet n’a pas été abordé sur le blog ! Non, je plaisante. Il y a tout de même un élément nouveau à verser au dossier : l’association CROC (contre la réouverture de l’Oloron-Canfranc) s’est livrée au mois de février au comptage des passagers empruntant le tronçon Oloron-Bedous. Un comptage systématique sur tous les trains empruntant cette voie durant une semaine. Vous trouverez en fin d’article le tableau récapitulatif de ces comptes ainsi que le communiqué du CROC commentant les résultats.

Mais auparavant, je voudrais célébrer ici l’habileté politique (ou politicienne, c’est comme on voudra) d’Alain Rousset, le président de la région Nouvelle-Aquitaine. Étant bien précisé que, s’agissant du projet Oloron-Canfranc, je me classe dans la catégorie des ferro-sceptiques.

Mais revenons à Alain Rousset. Laissera-t-il dans l’histoire (avec un petit « h ») le souvenir d’un président de région qui, cédant au lobbying d’élus écologistes dont il avait besoin pour s’assurer une majorité au sein du conseil régional, aura été l’auteur d’un accident industriel qui aura coûté aux contribuables français et européens des centaines de millions d’euros ? Laissera-t-il au contraire le souvenir d’un visionnaire qui, avant tout le monde et contre vents et marées, aura perçu l’évolution en matière de développement durable et aura su mener à bout un projet répondant ainsi aux nécessités imposées par les contraintes environnementales ?

Si la ligne s’arrête à Bedous, on connaît déjà la réponse. En revanche, si elle parvient un jour jusqu’à Canfranc… Mais nous n’y serons pas rendus avant des lustres. En tout cas, l’habileté d’Alain Rousset aura été d’avoir su faire montre d’une belle ténacité pour parvenir déjà à réaliser le tronçon Oloron-Bedous. Car il savait pertinemment que ceux qui avaient donné leur feu vert pour cette première tranche ne pourraient pas, sous peine d’avoir dépensé autrement plus de 120 millions en pure perte, refuser par la suite de poursuivre les travaux jusqu’en Espagne. Parce que, en l’état actuel, bonjour la rentabilité : 120 millions d’investissement + les coûts de fonctionnement, pour une moyenne de 4 passagers par train, ça fait cher le voyage sur le trajet Oloron-Bedous !

Revenons donc au constat actuel. Voici, ci-dessous, le tableau des comptages produit par l’association CROC :

Comptages Oloron-Bedous

Et voici l’intégralité du commentaire de l’association sur ces chiffres :

2 ans et demi après sa mise en service,

              le train cherche toujours ses passagers en Vallée d’Aspe….

Comme elle l’avait fait en 2017, l’Association CROC vient de réaliser mi-février le comptage systématique des passagers, sur une semaine, de l’ensemble des circulations du train entre Oloron et Bedous.

Le résultat est édifiant et pas le moindre frémissement de la fréquentation n’est perceptible, 2 ans et demi après la mise en service.

Les 3 navettes journalières dédiées à la desserte de l’usine Safran du lundi au vendredi ont transporté 158 passagers. Elles concernent au maximum 20 salariés usagers, soit 2, 5 % seulement de l’effectif de l’entreprise. À raison des 30 mouvements de la navette, la charge moyenne est de 5,2 passagers par rame.

Hors ce trafic déjà marginal et spécifiquement limité en ville aux 2 premiers km de la ligne, les 4 allers-retours quotidiens de la liaison Oloron-Bedous ont généré 56 trains transportant :

              4 passagers par rame sur la section urbaine Oloron-Bidos (225 passagers hebdomadaires)  

              3,4 passagers seulement par rame pour la liaison Bidos-Bedous (193 passagers sur la semaine) soit 27 voyageurs par jour.

La fréquentation estivale est bien sûr censée porter en moyenne annuelle cette fréquentation à un volume de 5 à 6 passagers par voyage qui était déjà assuré naguère par l’autocar de façon considérablement moins onéreuse.

Dans les 8 passages de train, 16 passagers ont été comptabilisés pour la journée du samedi, et 18 pour celle du dimanche. Fréquentation aussi marginale qu’en 2017.

Où sont donc les 265 voyageurs quotidiens prévus par le projet de l’enquête publique ? Où sont les retombées spectaculaires annoncées pour la mobilité des valléens, l’économie du territoire et l’activité touristique ? Où est le train dont l’attraction touristique devait rivaliser avec celle du train d’Artouste et du train de la Rhune ?

La réalité est plus dure : On est loin, très loin de l’enthousiasme béat de l’inauguration et de l’illusion célébrée de l’essor promis à la vallée d’Aspe !                                      

PS : Le comptage des passagers présents dans les rames a été effectué à chaque arrêt à la halte de Bidos en notant les montées et les descentes.

66 commentaires sur « Ligne Oloron-Bedous : 4 à 5 passagers par train en février ! »

  1. TF1 a compris que passer ce documentaire sur la ligne Pau Canfranc sur son journal nuierai à son image de marque et veut pas se rabaisser aux mensonges de certains.
    Ils ont décidé de rien diffuser vu que le train est bondé cela ne sert à rien de le diffuser.
    Encore un mensonge, qui a dit un reportage passerai sur le JT de TF1.

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    1. En fait la réalité est tout autre , le reportage est tellement imprégné de réalité que le montrer ne servirai que à enfoncer encore plus les rêves et désires plutôt incongrus , alors quoi de mieux que faire en sorte qu’il ne soit pas diffusé , mais qui a pu obtenir telle annulation , mais bien sur un certain président de région, comme quoi ceci demontre la peur que tout le monde découvre la réalité qui se cache derrière cette gabegie

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    2. Cool64, sous votre anonymat et vos multiples pseudos,vous répétez à l’infini vos mensonges pour dire que le train est bondé de voyageurs. Cela me donne l’occasion chaque fois de produire un argument contraire. Cette fois-ci, j »énoncerai qu’il y a 16 passages à niveau sur les 24,5 kms du trajet entre Oloron et Bedous. Cela veut dire qu’il y a autant d’occasion pour la population locale de vérifier que le train circule toujours pratiquement à vide.

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      1. le reportage ayant été diffusé , les dires et prévisions se confirment , à esperer que celui ci soit regardé avec l’attention qu’il mérite par les responsables decideurs dans le ferroviaire entre autres ainsi que par Mr Duron et Mme Élisabeth Borne Ministre de transports et en déduire les économies à faire et ne pas sombrer dans des delires tels que le contribuable ne soit pas obligé de mettre la main aux poches sans discernement
        1

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  2. Ce que l’on comprend en fait , que c’est seulement un certain président de région qui a le droit de mentir

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  3. Faudrait-il croire que de par le fait d’avoir réussi à interdire la diffusion de ce reportage n’ y avait-il pas l’intention justement de le discréditer en faisant croire qu’il s’ agissait d’ fausse nouvelle , le problème est que ce sujet ne peut dans ce cas là qu’il eveille encore plus de la méfiance vis à vis de cette gabegie et confirmer les mensonges divulgués depuis belle lurette ( disons depuis décennies )

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  4. En attendant de mettre en ligne le reportage de TF1 diffusé, ce soir, je vous invite à ouvrir le lien ci-dessus du reportage de France 2 qui avait déjà enregistré une fréquentation très faible du train qui dispose pourtant d’une capacité de 84 places assises.

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