Endettement communal : l’objectif de diminution de la dette est loin d’être atteint


La dette communale aura été au long du mandat qui va bientôt prendre fin au centre de tous les débats budgétaires. La majorité municipale, considérant que l’endettement de la commune d’Oloron atteignait des sommets insupportables, s’était engagée à prendre des mesures drastiques pour le réduire :  gel des investissement, surchauffe de la pression fiscale (suppression d’abattements, création de taxes nouvelles, augmentation de taxes anciennes), vente de biens communaux etc. Ces mesures drastiques ont bien été votées et appliquées, mais est-ce que pour autant la dette a diminué dans les proportions attendues ? C’est ce que nous allons voir à partir de chiffres officiels, ceux contenus dans le document d’orientations budgétaires 2019 qui a été débattu au cours du conseil municipal du 7 mars dernier.

Quel était l’objectif initial de la majorité ? Lors du débat d’orientations budgétaires 2015, elle décrétait l’une de ses priorités en termes de stratégie financière : « Le désendettement de la commune pour retrouver au plus vite la même situation financière qu’en 2008, en évitant de faire appel à l’emprunt ». Même si ce montant est encore contesté aujourd’hui par l’opposition, elle considérait qu’en 2008 la dette communale se chiffrait à 7,8 millions d’€ alors qu’elle s’établissait à 14,3 millions d’€ en 2014. C’est donc pour revenir en 2020 le plus près possible de ces 7,8 millions d’€ qu’elle a demandé tous ces efforts aux Oloronais. Pari réussi ?

Voici la réalité à partir, je le rappelle, des chiffres compilés dans le document d’orientations budgétaires 2019 :

  • 12 084 200 € : c’était le montant de la dette au 31 décembre 2018
  • 1 420 000 € : c’est le montant de l’emprunt que la commune prévoit de contracter en 2019 pour équilibrer sa section d’investissement
  • 543 855 € : c’est le montant que la commune devra verser entre 2020 et 2022 à l’Établissement foncier local en remboursement de l’acquisition des immeubles Gilbert et Remazeilles
  • 1 185 000 € : c’est le montant de remboursement des emprunts en capital pour l’année 2019 (donc somme à déduire des 3 précédentes pour avoir le montant de la dette communale au 31 décembre 2019)

Soit : 12 084 200 + 1 420 000 + 543 855 – 1 185 000 = 12 863 055 €

Une dette communale à 12 863 055 €, ce n’est pas si éloigné que cela des 14,3 millions d’€ de dette trouvés par la majorité à son arrivée à la mairie en 2014. Elle voyait alors dans ce montant la preuve de la gestion déplorable de ses prédécesseurs… 12 863 055 € c’est aussi très éloigné (5 millions de différence quand même !) des 7,8 millions d’€ vers lesquels elle comptait tendre.

Conclusion : l’objectif n’est pas atteint. Et il est à parier que durant le mandat 2020-2026 on n’a pas fini d’entendre la nouvelle majorité déplorer à longueur de séances budgétaires la lourdeur de la dette que la majorité actuelle lui aura laissé en héritage. Ainsi va le monde…

Post-scriptum budgétaire : le document d’orientations budgétaires 2019 évoque une baisse des dépenses de personnel… alors que dans un tableau récapitulatif à la page suivante, elles augmentent, certes très faiblement (30 000 € par rapport aux dépenses effectives de l’an dernier), mais elles augmentent. De toute manière, à effectif quasi constant, en raison des augmentations de traitement dues au fameux glissement-vieillesse -technicité (promotions, augmentation d’échelon etc.) elles ne peuvent pas ne pas augmenter.

Me vient alors une autre question : pourquoi dans le projet de budget 2019 les « charges à caractère général » augmentent-elles de 14, 61%, soit près de 350 000 € de plus qu’en 2018 ? Je n’ai aucun élément à ce stade pour l’affirmer, mais n’est-ce pas en partie parce que ce qui n’est plus effectué par le personnel communal est confié à l’entreprise privée ? Ce qui est très bien pour les artisans (à condition que ce soit des Oloronais), mais qui correspond à un simple transfert de charges, non à une réduction des dépenses de fonctionnement… réduction qui était une autre des priorités de la stratégie financière de la municipalité actuelle. Les priorités municipales, c’est un peu comme les promesses électorales : c’est bien d’en avoir… à condition de les tenir.

2 commentaires sur « Endettement communal : l’objectif de diminution de la dette est loin d’être atteint »

  1. les « charges à caractère général » augmentent-elles de 14, 61%, soit près de 350 000 € de plus qu’en 2018 ?
    En face de l’ augmentation des charges à caractère général, il faudrait que les salaires municipaux diminuent de la valeur des heures équivalentes effectuées par la sous-traitance. Car sinon, à quoi servirait’ il de sous-traiter des travaux si le nombre et le coût des employés municipaux reste à l’ identique ou bien augmente.?
    Peut être faut’ il plus de contrôleurs de travaux, chèrement payés, pour s’ assurer que le travail a été effectué en bonne et due forme.?
    Il serait intéressant de connaître le mode de fonctionnement de ce genre de marché.
    De gré à gré? Ou sur appel d’ offre? Différence importante qui peut expliquer cette augmentation de 14,61%. De gré à gré peut s’ expliquer par des raisons d’ urgence exceptionnelle et occasionnelle, mais à condition que cela n’ en devienne pas une habitude pour pallier un mauvais fonctionnement chronique des services municipaux.

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