L’adjointe aux écoles lâchée publiquement par le maire (chronique « solidarité municipale »)


Avec le lâchage (pas encore un lynchage) public de Dominique Foix, adjointe aux écoles, par le maire, nous vivons aujourd’hui une nouvelle illustration de la solidarité sans faille mais aussi des relations de confiance qui se sont tissées au fil du mandat entre les membres de la majorité municipale. S’il s’agissait seulement d’une affaire de personnes, cela prêterait à sourire. Mais c’est aussi un signe supplémentaire de la gestion chaotique dont les Oloronais font les frais. Retour sur cet épisode.

À Oloron, tout comme la démographie médicale, la démographie scolaire est une source d’inquiétude. Les effectifs s’amenuisent dans les écoles primaires de la ville et aucun indicateur ne permet d’entrevoir une amélioration de la situation à moyen terme. Cette année, les services de l’Éducation nationale envisageaient donc la fermeture de 3 classes (une à Saint-Cricq, une à Labarraque et une à Navarrot). Émotion générale attendue mais compréhensible des parents d’élèves, enseignants et élus face à cette situation.

Quelles solutions envisager ?

  • L’obtention du statu quo ?
  • Si on ne l’obtient pas, vaut-il mieux la fermeture d’une classe dans chacune des 3 écoles concernées, ce qui affaiblira chacune d’entre elles ?
  • Vaut-il mieux au contraire opter pour la fermeture d’une école, ce qui permettrait de renforcer les effectifs des autres écoles de la ville ?

Quel est la position de la commune ? Nos élus ne se font pas d’illusion : le statu quo n’est pas défendable. Entre les deux autres options, les avis (du moins pour ceux de nos élus qui en ont un) semblent partagés. L’adjointe aux écoles pencherait pour la fermeture de l’école Labarraque. Pour sa part, que ce soit lors du discours prononcé à l’occasion de la cérémonie des vœux ou au détour d’une intervention lors du dernier conseil municipal, le maire a laissé entendre que la fermeture d’une école était à considérer à brève échéance.

Lors d’une réunion de la commission « éducation » de la ville lundi soir, l’adjointe réexpose son point de vue. Sans être à aucun moment contredite par le maire qui, prétextant un peu plus tard une autre réunion, quitte la séance sans que rien ne soit tranché. Et qui, tombant nez à nez avec des parents d’élèves manifestant au pied de l’Hôtel de ville, leur annonce qu’il n’est pas d’accord avec la position de Dominique Foix.

Et qui, à propos de l’éventuelle fermeture de l’école Labarraque, en remet ce matin une couche dans Sud-Ouest qui n’hésite pas à qualifier cette réponse de « curieuse » : « C’est la position défendue par notre adjointe aux écoles, en accord avec l’inspection. Moi, j’ai une autre position, mais ce n’est pas moi qui décide. Je dirai, probablement lors du prochain conseil municipal, quelle est ma position, mais je ne serai peut-être pas suivi. Si l’on vote, ce sera au sujet d’une fermeture d’école, car la seule compétence municipale est la compétence immobilière. »

Mais quelle est cette position du maire qui le conduit à désavouer publiquement son adjointe après l’avoir, sans la démentir, laissé s’engager sur cette voie ? Mystère. Il n’en a débattu avec personne. Est-ce là la conduite d’un élu responsable ?

Dans l’immédiat, le problème ne se pose plus de la sorte puisqu’hier les services de l’éducation nationale ont préconisé l’annulation de la décision de fermeture de l’une des classes (Saint-Cricq) et le sursis de fermeture pour les deux autres classes… à condition qu’à la prochaine rentrée scolaire les effectifs atteignent 101 élèves à l’école Navarrot et 81 à l’école Labarraque. En septembre, la question risque donc de se reposer pour ces deux classes avec la même acuité si les effectifs prévus ne sont pas atteints.

Il est donc temps que les élus du conseil municipal, comme d’ailleurs les membres de l’opposition le préconisent depuis de longs mois sans effet, engagent sans attendre une réflexion sur l’organisation des écoles oloronaises. Mais sans doute qu’il y aura alors des orientations difficiles à prendre… et à annoncer. À quelques mois des municipales ? Ils seront probablement quelques-uns (dont le maire ?) à essayer de jouer la montre pour que rien ne bouge vraiment d’ici cette échéance. On parie ?

Si l’on considère ce lâchage sous l’angle de la solidarité municipale, il sera intéressant de voir combien de collègues de Dominique Foix sauront lui témoigner publiquement (c’est bien un affront public qu’elle vient de subir, non ?) leur confiance et l’assurer de leur soutien. Aucun ? Un ? Deux ? C’est ainsi, entre indécision et manque de solidarité, que vogue la galère municipale oloronaise.

4 commentaires sur « L’adjointe aux écoles lâchée publiquement par le maire (chronique « solidarité municipale ») »

  1. Sur le fond, quelques idées pour le futur…
    Si une école doit fermée, c’est me semble t il l’école Labarraque mais avec création d’une école primaire sur la plateau Bitète. En effet, le quartier Sainte Croix, comme les autres quartiers de la ville, nécessite l’implantation d’une école primaire (maternelle + élémentaire).
    Tout d’abords, lien évident entre structures d’accueil petite enfance et maternelle.
    Ensuite, lien évident au cycle 3 entre CM2 et collège des cordeliers.
    Possibilité de bénéficier des infrastructures sportives de Bitète.
    Navette communale possible le matin pour monter les enfants de la place de Jaca La Haut !
    De plus, l’emprise foncière libérée par Labarraque (la commune dispose d’une partie de l’école) permettrait, après démolition d’augmenter la capacité de stationnement dans le centre ville.
    Une école c’est 1.5 à 2 millions d’euro et ça peut être financé à 50 % (Etat, Département). Le reste à charge pour la commune n’est pas très important.

    Sur la sortie de HL, ça sent la provoc quand même ! Voyons si Daniel Lacrampe va protéger ses colistiers…

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    1. «  »De plus, l’emprise foncière libérée par Labarraque (la commune dispose d’une partie de l’école) permettrait, après démolition d’augmenter la capacité de stationnement dans le centre ville. » »

      voila une idée qu’elle est bonne. 🙂

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  2. A lire ces propos, tout laisse à croire que les Elus Oloronais prennent un malin plaisir à se tirer des balles dans les pieds sur le dos des citoyens, qui comptent pour du beurre.

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