Une nouvelle carrière en projet à Oloron

Oloronblog en sait un peu plus aujourd’hui sur les raisons qui poussent la Caisse d’Épargne à envisager de quitter ses locaux de la rue Louis-Barthou (sur cette annonce de possible déménagement, voir La République du 31 août 2017). J’ai en effet pu me procurer (pour être exact, il m’est parvenu il y a deux jours par l’intermédiaire d’un lecteur du blog) un épais dossier confidentiel portant sur un très important projet qui est actuellement à l’étude dans le secteur. Le document, très technique, est bourré de courbes, de graphiques, de notes de calcul et de tableaux destinés à démontrer l’intérêt scientifique et économique de l’opération. En voici les grandes lignes.

Comme vous le savez très certainement, la colline de Sainte-Croix est constituée de pierre dite « pierre de Bidache ».  En atteste l’exploitation durant des siècles de la carrière dite de Bitète qui a fourni beaucoup de roche pour la construction des églises, remparts et maisons d’Oloron.

Des sondages récents ont permis de déterminer que nous avons sous Sainte-Croix une énorme couche de roches sédimentaires de très bonne qualité provenant du piémont pyrénéen. Le gisement s’étend sur une profondeur de 250 mètres, se développe sur une longueur de 5 km environ (jusqu’à Soeix) et sur la largeur de la colline.

L’étude confirme que l’extraction est tout à fait possible et présente un grand intérêt sur le plan écologique dans la mesure où elle ne nécessitera pas d’intervention en surface. Elle permettra de dégager des centaines de milliers de mètres cubes de roche. Une seule pénétrante verra le jour, au niveau de l’ancienne usine de filature Dabadie, un pont sur le gave d’Ossau permettant de relier le site à la rue Jéliote (route de Pau) pour l’évacuation des roches.

Les autorisations relèvent de l’exploitation des mines, donc de l’État. Le dossier de demande devrait être déposé dans les prochaines semaines. Le document précise également que l’exploitation créera d’immenses galeries et salles souterraines représentant une superficie de plus de 10 000 mètres carrés tous les ans. Dès la première année d’extraction, une première salle située au niveau de la Caisse d’Épargne permettra d’aménager un parking souterrain de 60 véhicules. La durée d’exploitation devrait s’étaler sur 30 à 40 ans.

Après quelques années d’extraction, la commune sera dotée du plus grand parking troglodytique de France. Il est même prévu d’installer un ascenseur central rapide débouchant sur la place Saint-Pierre. Donc, au-delà des retombées économiques, il semble possible de tabler sur des retombées touristiques non négligeables.

L’étude évoque également, sans toutefois en faire un objectif à court terme, une opportunité qui résulte de l’équivalence de l’altimétrie (côte 235 mètres) entre les gaves d’Ossau et d’Aspe au niveau de l’axe Cassiau. L’extraction de la pierre de Bidache permettrait ainsi de réaliser une jonction entre les deux Gaves grâce à un profond canal. L’écosystème ne pourrait qu’y trouver son compte.

Voilà un projet ambitieux qui, à première lecture, paraît séduisant. Mais il est à craindre que, comme tant d’autres projets qui ont germé à Oloron, il aura vocation à finir… en queue de poisson.