Et si nous faisions le bilan des promesses électorales municipales en matière de sécurité ?


On l’aura compris, la sécurité passe pour l’une des priorités de notre municipalité. Au moins sur le plan médiatique. Il faut dire que l’actualité récente justifie que cette question récurrente refasse surface. Bon, c’est bien beau, les grandes déclarations d’intention sur le sujet, mais comment se traduisent-elles dans les faits ?

Voici, dans son intégralité, ce que prévoyait le programme municipal de l’équipe Lucbéreilh sur le thème « Sécurité et lutte contre les incivilités » :

Prévention et répression sont indispensables à une véritable politique de sécurité urbaine. C’est pourquoi :

  • nous mettrons en place une enquête de sécurité annuelle permettant de faire le point sur les attentes, la satisfaction ou le sentiment d’insécurité des habitants
  • ce baromètre permettra d’élaborer d’abord une politique de prévention coordonnée par un élu et un cadre de la mairie apportant un soutien fort aux acteurs associatifs (Centre social…) et animant le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance
  • une Maison de la Justice et du Droit viendra compléter le dispositif en conseillant utilement tous les acteurs et la population
  • mais la prévention ne suffit pas. Pour améliorer la sécurité, nous mettront en place une véritable Police Municipale au contact de la population qui, en liaison avec les forces de Gendarmerie, et comme partout en France, assumera de vraies missions de sécurité publique. Elle dépendra d’une Direction unique, regroupant aussi les ASVP (agents de surveillance de la voie publique) et les gardiens de parcs et immeubles publics
  • à cette surveillance humaine, s’ajoutera la mise en œuvre d’un programme d’éclairage public renforcé à certains endroits
  • des arrêtés municipaux, ciblés pour enrayer les troubles d’ordre public récurrents, seront pris systématiquement
  • pour contrôler l’ensemble de ces actions, une Commission de Contrôle des Libertés Publiques, présidée par un Magistrat honoraire, sera instituée

Le constat est cruel et sans appel : trois et demi après le début du mandat, et si l’on excepte la création d’un embryon de police municipale, pas un de ces engagements n’a été tenu.

Cerise sur le gâteau : l’installation d’un système de vidéo-surveillance devait selon le maire constituer un moyen supplémentaire de protection pour enrayer la délinquance. Annoncé en 2015 pour une mise en place en 2016, ce dispositif n’a pas vu le jour cette année-là. Mais en 2017, on allait voir ce qu’on allait voir : 120 000 € ont été inscrits au budget communal voté au mois d’avril. Et de quoi s’aperçoit-on en consultant la décision modificative de crédits votée par le conseil municipal le 28 septembre dernier ? Que ces 120 000 € ont purement et simplement été rayés du budget.

Je ne sais si toutes les mesures énumérées ci-dessus sont efficaces pour garantir aux Oloronais de vivre dans un plus grand sentiment de sécurité. Je constate simplement que la municipalité actuelle a été élue notamment en faisant miroiter à la population toutes une série d’actions qui n’ont pour la plupart connu aucune suite. Encore une fois, nous avons ici un gouffre qui sépare la parole des actes.

On peut se dire que c’est malheureusement le lot de beaucoup de promesses électorales. Est-ce pour autant une raison de s’en satisfaire ? En tout cas, si le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance que le maire compte réunir d’urgence à la suite de l’agression de vendredi était en panne d’ordre du jour pour ses prochaines séances, il a là des sujets de discussion tout trouvés.

6 commentaires sur « Et si nous faisions le bilan des promesses électorales municipales en matière de sécurité ? »

  1. De toute façon la vidéosurveillance ne sert pas à grand chose. La seule chose qui fonctionne efficacement, c’est la coordination des actions et le partage d’informations entre les acteurs. C’est la vocation d’un CLSPD à la base. Le réunir après coup ne sert pas à grand chose… Comme partout, on peut aussi se poser des questions légitimes (mais surtout pas caricaturales) sur la Prévention spécialisée. Diffciile de dire aujourd’hui ce qu’ils font ou pas et quels moyens ils ont pour.
    Je vais en remettre une couche sur la Police municipale que j’ai encore vu ce matin ce garer toujours en vrac, et qui ne met jamais son clignotant pour les changements de direction. Comment être crédible auprès de gamins en scooter (par exemple) quand soi-même on ne respecte le minumum du code de la route ? Et il ose ensuite verbaliser les véhicules mal rangés ?

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    1. Les CLSPD ont toujours été des « usines à gaz » qui ne servent pas à grand chose mais qui permettent à tous de dire « on a fait quelque chose ».
      Quant à la vidéosurveillance et la prévention spécialisée… Bref, je pourrais écrire un livre dessus entre ce que j’ai appris, ce que j’ai pratiqué, ce que j’ai entendu dans Oloron … et bien d’autres choses.
      Il n’y a pas 36 moyens pour juguler la délinquance, j’en connais qu’un seul, occupation du terrain par toutes les forces possibles : gendarmerie, police, justice, douanes, prévention spécialisée, Police Municipale, Mairie etc… Tout le reste n’est que « pipeau » médiatique.

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  2. Yves, j’ai vu beaucoup de travail effectué par la prévention dans des zones où la police n’intervenait que « virilement »… Et le travail dans les CLSPD, quand la police y va à reculons en considérant la force comme la seule réponse, effectivement ça ne marche pas…

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    1. Il faudrait échanger la dessus car j’ai vu beaucoup de zones où la prévention avait l’effet d’un emplâtre sur une jambe de bois… Je ne parle que de zones dites sensibles, pas le « mauvais quartier » d’une petite bourgade de province où en définitive, il ne passe que… le sentiment d’insécurité… a discuter devant un café !

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      1. sentiment d’insécurité… sentiment d’insécurité… Il ne faudrait pas trop saucissonner le probleme en estimant qu’au bout de la France, au pied de la montagne il ne se passe rien et que donc…. Cela pourrait être pris pour du pur égoïsme . « Les gens » se renseignent , ont de la famille en ville, des enfants partis travailler ailleurs….Il ne faudrait pas que le microcosme oloronais pépère serve aussi de prétexte.

        Oui je dors encore la porte de ma maison ouverte ce que je considère comme un luxe mais je suis solidaire des français qui ont leur vie pourrie. Oui la navette d’Oloron n’est pas le RER….

        Ce qui m’est insupportable c’est de voir les donneurs de leçons distribuer les bons points et les mauvais points alors que ces migrants comme les petites gens ( de souche, n’ayons pas peur des mots 🙂 ) ne sont finalement que du bétail entre les mains d’idéologues apprentis sorciers plus ou moins mal intentionnés.

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  3. Merci Joel pour ce retour.
    Effectivement les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent…
    Allez Monsieur le Maire plongez vous dans votre programme et au travail !
    L’heure du bilan approche

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