Hervé Lucbéreilh et son hologramme : mon grain de sel à la suite de l’article publié par Le Canard Enchaîné


Il en a de la chance, Hervé Lucbéreilh : voir son don d’ubiquité célébré dans un article signé de Sorj Chalandon, un auteur de renom (lauréat du prix Médicis, du prix du roman de l’Académie française, du prix Joseph-Kessel, du prix Simenon etc.), mais aussi, dans le cas qui nous intéresse, journaliste reconnu, lauréat du prix Albert-Londres de la presse écrite, voilà qui n’est pas donné à tout le monde. C’est pourtant le cadeau que vient de lui faire Le Canard Enchaîné de cette semaine sous le titre bienvenu de « L’élu béarnais qui s’offre son « hologramme » ».

Pour le cas où le premier kiosque de presse serait trop loin de chez vous, voici, ci-dessous, un lien qui vous permettra de lire l’article dans son intégralité.

L’article du Canard du 16 août 2017

Qu’il me soit permis de rajouter mon petit grain de sel : il est clair qu’une énumération de toutes les « collisions de dates » qui sont intervenues dans le courant de l’année 2016 aurait eu dans cet article un côté fastidieux. Voici donc un lien vers une liste de 14 « collisions » qui, pour le moins, posent questions (mais je reste persuadé que le maire saura expliquer chacune d’entre elles). Cette liste représente le résultat de la compilation des informations que j’ai recueillies puis publiées au fil des articles du blog.  Je ne la prétends pas exhaustive. Et je précise que je dispose bien entendu de toutes les pièces dont il est fait état.

Les 14 collisions de dates

J’observe par ailleurs que Le Canard a cherché à joindre le maire pour recueillir son point de vue. Ce dernier s’est dérobé. En faisant répondre qu’il était en vacances. Or il était à la mairie ce jour-là. Il a aussi indiqué qu’il répondrait « strictement » aux questions posées par le contrôleur de la Chambre régionale des comptes. Le sens de ce « strictement » cité par Le Canard m’interpelle. Qu’est-ce que répondre « strictement » à des questions ? À moins qu’il n’ait voulu indiquer par là qu’il ne répondrait qu’aux questions posées par les magistrats de la Chambre régionale. Otez-moi d’un doute : ne doit-il pas des réponses avant tout aux Oloronais ?

Ah, la Chambre régionale des comptes ! Heureusement qu’elle est là ! Voilà un magnifique paravent pour des conseillers municipaux, au premier chef ceux de la « majorité » (ceux de la « minorité » ont au moins eu le mérite de la saisir), qui ne tiennent surtout pas avoir à demander eux-mêmes des comptes. Donc leur réponse est toute prête : « La Chambre régionale des comptes est saisie. Nous attendons qu’elle se prononce ».

  • Comme s’il n’aurait pas été nécessaire qu’ils vérifient par eux-mêmes si ce type de pratiques qui posent questions n’était pas érigé en système depuis quelques années… et ne s’est pas répété en ce début 2017.
  • Comme si la loi ne leur donnait pas une responsabilité propre en la matière : le maire exerce ses attributions sous le contrôle du conseil municipal. Ce qui les met en position d’exiger des explications
  • Comme s’il n’était pas de leur devoir de tenir les Oloronais informés du contenu du dossier
  • Quant aux élus de la « majorité » il connaissent parfaitement cette affaire. Mais c’est tellement plus facile de faire réaliser le contrôle par les autres. Des Ponce Pilate !

Pire : imaginons (ce que je ne souhaite pas, bien sûr !) que la Chambre considère qu’il y a eu des fautes de commises. Que croyez-vous qu’il arrivera ? Je peux vous le dire tout de suite : RIEN. Les élus de la « majorité » ne bougeront pas le petit doigt. L’ardoise sera effacée et l’on repartira comme si de rien n’était. Jusqu’en 2020 où, à l’occasion des élections municipales, les deux fractions de cette « majorité » se présenteront à nos suffrages en deux équipes concurrentes. Déprimant, non ? Lesquel(le)s de ces élu(e)s osera dire non à ce scenario ?

NotaL’onglet « Dossiers » figurant en tête de page compte un sous-dossier « Affaire des frais de mission » rassemblant tous les articles publiés par le blog sur le sujet

11 commentaires sur « Hervé Lucbéreilh et son hologramme : mon grain de sel à la suite de l’article publié par Le Canard Enchaîné »

  1. Pas de commentaire du principal intéressé, bien évidemment. Quelle honte. J’espère seulement que vous avez tort sur les conséquences. Cet homme est lamentable.

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  2. Apparemment, la politique municipale dispose d’une grande force : l’INERTIE !
    C’est bien pratique…
    Mais, d’expérience, ça n’existe pas qu’en politique municipale, faut être honnête.
    J’ai connu ça aussi dans certains syndicats… pas tous heureusement.
    Cette force naît lorsqu’une équipe n’existe que parce qu’un leader entraine les autres vers le sommet et le pouvoir (j’ai écrit le sommet, pas obligatoirement la réussite) et que ceux-là savent que sans leur locomotive, ils redescendront dans un anonymat inconfortable… Sauf à avoir pensé, à tort ou à raison, être tout à fait apte à remplacer la locomotive, si par hasard elle devait rentrer plus tôt au garage (et dans ce cas-là, l’inertie sert surtout à ne rien faire pour empêcher ce retour anticipé).

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  3. Notre blogueur préféré cité dans le « canard », mais positivement lui, contrairement à notre édile. Bravo Joël !

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    1. Non, non ! Mon statut actuel, celui d’un blogueur grincheux, me convient très bien. Sachant en plus de source sûre,et confirmant par là un commentaire laissé ici par ex-ND, que le terme de « grincheux » a été employé par le journaliste du Canard doit être interprété comme une marque de sympathie du volatile

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  4. Il ne faut pas écarter l’hypothèse que le parquet de Pau s’auto saisisse du dossier et confie à un service de police ou de gendarmerie le soin d’enquêter sur ces malversations. Il est possible également que le parquet de Pau attende les conclusions de la Cour régionale des comptes pour engager une procédure judiciaire.

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  5. Je me souviens d’avoir contacter mes amis du canard quand madame la pdte du CG des hautes Pyrénées avait eu une piscine écolo dans son village payée par la Colas et elle avait eu la même réponse que monsieur le maire d’Oloron ! qu’il m’excuse…
    St Thomas

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  6. Après une « casserolade » régulière sous les fenêtres de la mairie pourrait peut-être obliger nos élus à faire preuve de transparence et présenter les pièces censées justifier tous ces manquements supposés à la rigueur administrative et à la Loi…

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  7. Qu’aucun(e) élu(e) de la majorité ne ressente le besoin de se désolidariser du maire, ni d’exiger des comptes me fait penser : la cuvée 2014 est à jeter dans sa totalité, car s’ils laissent passer ça, jusqu’où peuvent-ils (individuellement ou en groupe) tolérer l’inacceptable…? UN mandat, pas deux. L’honnêteté et la loyauté envers les administrés devraient être des valeurs de base quand on prétend prendre des responsabilités politiques. Ca, c’est Ma vision des choses.

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