Sauvetage de la maternité : nos conseillers municipaux seraient bien inspirés de relire Saint Augustin


Où en est Serge Bruckmann auquel la commune a confié la quête de médecins obstétriciens et pédiatres tentés par une expérience professionnelle au sein de la maternité du centre hospitalier d’Oloron ? Le chasseur de têtes a-t-il déjà récupéré quelques scalps ? C’était l’objet de la séance plénière du conseil municipal qui s’est tenue ce lundi soir en mairie.

Rappelons tout d’abord qu’une séance plénière réunit, hors public, l’ensemble du conseil municipal, majorité et minorité confondues. Hier soir, parmi les membres de la minorité, seul Robert Bareille avait fait le déplacement. Comment aurait-il pu d’ailleurs en être autrement si l’on considère l’implication du conseiller municipal communiste dans le dossier inscrit à l’ordre du jour de la réunion.

Si j’en crois, et il n’y a aucune raison que ce ne soit pas le cas, la relation qui m’en a été faite, la séance s’est ouverte sur une note d’optimisme et une déclaration du maire ressemblant quasiment à un communiqué de victoire. « Je ne croyais pas que ce serait aussi facile de trouver des médecins », a-t-il clamé devant ses collègues quelque peu médusés, dubitatifs pour la plupart, pleins d’espoir pour d’autres.

Las ! quand il a fallu entrer dans le dur, c’est-à-dire mettre sur la table des résultats concrets, des preuves tangibles de réussite, lesdits collègues se sont vite rendu compte qu’il y avait dans ces paroles du premier magistrat de la commune un enthousiasme quelque peu intempestif. À cette heure, il n’y a en effet pas le moindre contact sérieux. Un médecin péruvien a bien été déniché en Espagne, mais il ne dispose pas des diplômes nécessaires pour exercer ici.

Et notre maire d’évoquer (pour faire diversion ?) le projet d’installation dans l’ancienne clinique de Saint-Pée d’une maison médicale où exercerait une quinzaine de praticiens. Et, tant qu’il y était, annonçant le projet de transformer les étages de cette même ex-clinique, en résidence séniors. Seconde annonce qui va à l’encontre de ce qu’il avait affirmé lors du dernier conseil municipal, à savoir : le projet de réalisation d’une résidence séniors au Gabarn sur les terrains Saint-Paul est toujours d’actualité.

Et encore… je vous fais grâce ici d’une autre idée lumineuse émise par le maire, face à des conseillers municipaux incrédules, au cours de cette réunion : l’idée de la conclusion d’une convention internationale avec l’Espagne à propos des recrutements médicaux. Comme s’il était du ressort de nos voisins ibériques de trouver une solution à notre problème (que nous nous montrons incapables de résoudre) de répartition des médecins sur le territoire français.

Et nos conseillers municipaux de ne piper mot devant cette avalanche de bonnes nouvelles virtuelles. La plupart d’entre eux sachant pertinemment en leur for intérieur qu’il s’agit là de promesses sans lendemain. Comme beaucoup d’autres avant celles-ci. J’invite tous ces béni-oui-oui, tous ces « contestataires silencieux » à relire Saint Augustin. À méditer en particulier une citation du philosophe et théologien et à se demander à quel degré de soumission ils en sont :

« À force de tout voir on finit par tout supporter… À force de tout supporter on finit par tout tolérer… À force de tout tolérer on finit par tout accepter… À force de tout accepter on finit par tout approuver ! »

Nota : je rappelle à celles et ceux que cela peut intéresser qu’en cliquant sur l’onglet « dossiers » placés en tête de page ils peuvent accéder à tous les articles publiés sur le blog à propos du devenir du centre hospitalier

 

 

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