Maternité : la mairie choisit un cabinet de chasseurs de têtes… en redressement judiciaire


Hier, le maire, le député et le représentant du Collectif santé tenaient une réunion de travail avec le cabinet de chasseurs de têtes retenu par la commune pour se mettre en quête des gynécologues et pédiatres nécessaires au maintien du site d’accouchements du centre hospitalier. La République nous apprend aujourd’hui que l’heureux élu a pour nom B&B Conseil, un cabinet de « recrutement en métiers rares » basé à Pau, Londres et Barcelone. Quelques clics sur internet permettent d’en savoir davantage sur cette société.

Au fil des clics, nous apprenons ainsi que B&B Conseil est une SARL à associé unique au capital de 1000 €. Elle a débuté son activité en 2012. Monsieur Serge Bruckmann est son seul dirigeant. La société a pour secteur d’activité le conseil pour les affaires et autres conseils de gestion conseil de gestion. Sur son site internet, elle définit plus précisément ses domaines de compétence : le recrutement, le recrutement médical, la transmission d’entreprise, l’accompagnement. B&B Conseil ne dépose pas ses comptes annuels… ou ne souhaite pas les rendre publics.

La société a son siège social 1 rue de Laussat à Pau. Je n’ai pas trouvé d’adresse à Barcelone. En revanche, il existe bien une adresse à Londres. Il s’agit d’un bureau virtuel, l’adresse e-mail et le numéro de téléphone renvoyant vers Pau. Quant aux références dans le domaine du recrutement médical, je n’ai pas su en trouver. Pour sa part, l’entreprise indique sur son site, sans autre précision : « Nos clients sont des établissements de santé (hôpitaux, cliniques, EHPAD…), des entreprises et collectivités locales. ». On n’en saura pas plus, le responsable du cabinet se retranchant une clause de confidentialité pour ne pas en révéler davantage à ses interlocuteurs.

B&B Conseil a été placée en redressement judiciaire par un jugement du tribunal de commerce de Pau en date du 4 juillet 2017. C’est ce que l’on peut lire en consultant le BODACC (Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales) du 14 juillet. Cette situation n’a rien de déshonorant et ne lui interdit pas de poursuivre son activité. Cela étant, même si les motifs de cette procédure n’ont pas été publiés, il n’est pas interdit de s’interroger sur le fait qu’elle puisse viser une société dont l’une des spécialités est le conseil de gestion. Mais comme on le sait, le cordonnier est souvent le plus mal chaussé.

La situation évoquée dans le paragraphe ci-dessus appelle plusieurs questions :

  • Le maire était-il au courant des difficultés de l’entreprise au moment où il a décidé de retenir B&B Conseil? Dans l’affirmative, qu’est-ce qui l’a poussé à contracter malgré tout avec elle ?
  • Dans le cas contraire, pourquoi, avant de faire son choix, n’a-t-il pas cherché via internet à vérifier la santé de la société de tous les candidats ? Ce genre de vérification est bien à la portée d’un petit blogueur… alors… un maire…
  • À quelle date le contrat avec B&B Conseil a-t-il été conclu avec la mairie ? Avant ou après le jugement du tribunal ? Cela change beaucoup de choses. En passant, j’observe que, si contrat il y a eu de conclu, les crédits nécessaires (on parle d’un coût de 5 000 € par mois… sans obligation de résultat) n’ont pas été prévus au budget

Voilà quelques précisions qu’il n’était sans doute pas inutile d’avoir en tête. Et, même si la gestion de ce dossier par la mairie a un vague goût d’amateurisme, il ne reste plus qu’à espérer que la procédure en cours n’empêchera pas B&B Conseil d’accomplir sa mission au mieux des intérêts des Oloronais.

5 commentaires sur « Maternité : la mairie choisit un cabinet de chasseurs de têtes… en redressement judiciaire »

  1. Si j’en crois « sud-ouest » de ce matin, le cabinet choisi est « BBA ». Même gérant, mais deux sociétés bien distinctes……..

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  2. Quand on sait qu’un recrutement par un chasseur de têtes coûte de l’ordre de 20 à 25 % du salaire annuel brut et si votre info est bonne, on peut s’interroger soit sur le contenu de la prestation commandée et donc sur son résultat, soit sur le salaire du candidat recherché et son niveau d’expertise…et quelques autres interrogations telles que si une recherche sérieuse est faite….

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  3. C’est encore du grand n’importe quoi, voilà ce que je pense de ces dépenses inconsidérées… Avis aux amateurs, je propose de faire la même chose avec un rabais de 50%… 70% selon le montant du salaire du recruté….

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