Le sort en est jeté : la maternité va fermer le 20 décembre


Les sites internet de Sud-Ouest et de La République viennent de l’annoncer, en plein mois de juillet : à compter du 20 décembre, il n’y aura plus d’accouchements à l’hôpital d’Oloron. À cette date en effet l’autorisation d’obstétrique accordée au centre hospitalier ne sera pas renouvelée à la suite d’un avis défavorable de la Commission spécialisée pour l’organisation des soins, une structure qui dépend de l’Agence régionale de santé.

Je pense que même ceux qui, hors du centre hospitalier, se battaient bec et ongles pour le maintien savaient que la partie étaient perdue d’avance. C’était inscrit dans les faits pour tout un tas de raisons : pas de renouvellement de l’équipe en place, nombre d’accouchement inférieur à 300, politique nationale de santé allant dans le sens d’une concentration de l’offre de soins etc.

Comme on pouvait s’y attendre, les décideurs ont laissé passer le temps des élections avant d’officialiser leurs intentions. Ce type d’annonce aurait en effet fait tâche en pleine période électorale. La palme du sens politique ou de l’hypocrisie, au choix, reviendra sans nul doute au directeur de l’Agence régionale de santé qui a joué la montre autant que faire se pouvait, laissant même entendre qu’il n’était pas exclu que la maternité puisse être sauvée. Nos politiques, au moins ceux qui suivent le dossier, nous ont eux aussi quelque peu bercés d’illusions. Mais à force de vouloir dire aux électeurs ce qu’ils souhaitent entendre on finit par créer des rancœurs plus fortes.

Le centre hospitalier va donc accueillir à partir du 20 décembre un centre périnatal de proximité qui assurera le suivi des femmes pendant la grossesse, puis de la mère et de l’enfant après l’accouchement.

Si elle ne marque pas le début de la fin pour notre centre hospitalier, la fermeture de la maternité doit résonner dans nos têtes comme un signal d’alarme. Oui, et après ? Ce sera le tour de quel autre service ? C’est ce que l’on nomme l’effet domino.

Le problème, c’est qu’avec toutes les fariboles qui nous ont été racontées, tous les faux espoirs qui nous ont été laissés, nous aurons maintenant du mal à croire toute parole nous rassurant sur le devenir de l’hôpital. Qu’elle nous vienne des politiques ou des responsables des services régionaux de santé. Comment rétablir le lien de confiance ? Mesdames et messieurs les politiques, laissez libre cours à votre imagination.

6 commentaires sur « Le sort en est jeté : la maternité va fermer le 20 décembre »

  1. D’habitude, à la lecture de vos articles, je clique sur j’aime, mais là, j’aime pas…
    Je ne suis plus concerné parce que trop vieux et ne vivant pas toujours ici, mais je suis père de quatre enfants et grand père de sept petits enfants. Alors, je sais comme parfois, la proximité est indispensable pour un bon accouchement
    Moralement, il m’est difficile d’accepter qu’un évènement comme la naissance et qu’un service qui devrait être public, comme une maternité dans un hôpital, soient soumis à un raisonnement comptable… Que des gens (politiciens, gestionnaires et autres) attribuent un coût à la vie, à la naissance et en calculent la rentabilité, j’ai sans doute tort, mais cela me choque..
    Je conçois qu’on ne puisse fabriquer l’argent et qu’il soit catastrophique de dépenser plus que l’état possède, mais alors, ce sont les priorités des dépenses publiques et leur organisation qui me semblent devoir être mises en cause et revues, lorsque l’on se trouve dans cette situation.
    Merci, comme d’habitude, pour vos informations, même si, comme celle-ci, elles me dépriment, et pas seulement pour Oloron parce que je suppose que cela doit se répéter un peu partout…
    Franchement, la République sans le respect et le maintien farouche des services publics… du SERVICE PUBLIC en général pour lesquels nos anciens se sont battus, je me demande si cela peux toujours s’appeler la République ?

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  2. C’est complètement affligeant. Il faudra prévoir les accouchements avec une rigueur mathématique (impossible), mais comment feront les futures mères qui viendront des vallées ?
    Je n’ose imaginer leur désarroi, leur stress et les risques encourus.
    Tout comme le précédent commentaire, je ne peux mette « j’aime » 😦

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  3. La maternité va fermer…qui dit maternité dit enfants, donc mères et pères…donc population en âge de procréer.

    question : pourquoi n’y-a-il pas plus d’habitants à Oloron qu’il y en avait à la fin des année 40, époque oû les accouchements se faisaient à la maison sous la conduite d’une sage-femme de quartier (je ne dis pas qu’il faut revenir à cette situation !)?
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Oloron-Sainte-Marie

    question :pourquoi ce constat « population » ne colle pas au constat « emplois » ?
    http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2016/09/05/oloron-2e-bassin-francais-a-resister-le-mieux-au-chomage,2052079.php

    que manque-t-il pour attirer jeunes actifs et…retraités ?

    nota1 : pas plus compliqué d’aller à la plage ou à la montagne depuis Oloron que depuis…Toulouse !!!
    nota2 : Bordeaux, ville sans attrait pendant ma jeunesse, est pourtant bien sortie de la spirale négative.depuis les années 90
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Bordeaux

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  4. Vous savez ce qui me fais le plus mal c est que plus aucun enfants ne naitra a oloron ste marie.Je suis née a oloron mes deux enfants aussi et notre grande joie c est quand pour tous les papiers administratifs et tout le long de notre vie on nous demande « lieu de naissance » et qu on répond avec notre bel accent oloron ste marie.
    On ne fera désormais que mourir a oloron ste marie ce sera écrit sur le certificat de décés mais on ne nous demandera pas le lieu de notre mort et nous ne pourrons répondre avec notre bel accent oloron ste marie

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