Municipales 2020 : à près de 3 ans de l’échéance, certains, à Oloron, ne pensent déjà qu’à ça


Les couteaux ne sont pas encore sur la table. Mais chefs et marmitons, en coulisses, commencent à affuter leurs armes. Car n’en doutons pas : si les prochaines élections municipales se profilent à un horizon encore bien lointain (2020, cela représente un siècle à une échelle politique où tout peut changer du jour au lendemain), certains prétendants n’ont déjà que cette échéance à l’esprit. À l’heure où s’écrivent ces lignes, les électeurs pourraient alors avoir le choix entre 4 listes de candidats. Petite revue des effectifs.

L’équipe Lucbéreilh

À tout seigneur, tout honneur. Concernant ses intentions pour 2020, Hervé Lucbéreilh souffle le chaud et le froid : un jour il annonce sa décision d’abandonner la politique quand le lendemain il laisse échapper qu’il a un successeur en vue et… distille plusieurs noms (l’un des piliers de son équipe mais aussi un brillant bipède bardé de diplômes qui, interrogé par mes soins, m’a confié qu’il n’était pas au courant de cette brillante promotion). Et puis le surlendemain son épouse confie à une journaliste que si son mari décide de se présenter elle le soutiendra.

Que penser de ce brouillard savamment entretenu ? Un commentaire laissé sur le blog par l’un des invités nous informe que dans les prochains jours les co-listiers du 1er tour 2014 de Lucbéreilh vont être réunis. Pour parler tricot ? Non, pour évoquer 2020, bien sûr. Conclusion : sauf problème de santé, Hervé Lucbéreilh sera candidat au renouvellement de son mandat. À cette heure-ci, il traîne bien quelques boulets. Mais il n’a pas à trop s’inquiéter : le temps qui nous sépare des élections conjugué au manque de mémoire des électeurs feront leur œuvre.

L’équipe Lacrampe

Deux évidences à cette heure : Daniel Lacrampe et Hervé Lucbéreilh ne partiront pas en vacances ensemble ; ils ne se feront pas non plus liste commune lors des prochaines municipales. Par rapport à 2014, Lacrampe aura gagné en notoriété, aura pris un poids politique et se sera forgé, au travers la présidence de la communauté de communes, une image d’homme public compétent, maître de ses dossier, sérieux et droit.

Il va lui falloir surmonter néanmoins deux écueils :

  • Il ne peut rien influer sur le premier, son âge : il aura près de 72 ans au moment des municipales de 2020. Mais, après tout, Jorge Mario Bergoglio était âgé de 76 ans lorsqu’il est devenu le pape François ! Et, que je sache, même si elle représente pour son maire une lourde tâche, la gestion d’une commune comme Oloron et ses 10 000 habitants est certainement moins écrasante que la direction d’une Église comptant plus d’un milliard de membres.
  • Il lui faudra en revanche jouer fin pour contourner le second obstacle : comment réussir à convaincre les électeurs que l’on a un projet et une gouvernance différant de ceux de Lucbéreilh quand on aura passé les six années précédentes à voter sans piper mot toutes les délibérations, y compris les plus sujettes à caution (suppression des abattements de taxe d’habitation, vente du camping dans un premier temps sans consultation préalable etc. etc.) et à garder le silence sur des opérations comptables posant question ?

L’équipe Uthurry/Bareille

Robert Bareille aura en 2020 l’âge du pape François au moment de son élection à la papauté. Mais après tant d’années de militantisme, le besoin de souffler ne sera-t-il pas le plus fort ? Pas sûr. À moins que le « jeunisme » à la mode n’ait raison de lui. Quant à Bernard Uthurry, on le dit davantage tourné dans le futur vers Bordeaux avec ses fonctions de vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine plutôt que vers sa ville d’Oloron.

Qui alors pour prendre la tête d’une liste « union de la gauche » (ou tout du moins de ce qu’il reste de cette union) ? Un nom circule dans les milieux plus ou moins bien informés : celui de Marylise Gaston. Mais, on le sait, la notoriété entre pour beaucoup dans le choix des électeurs lors d’une élection municipale. Malgré ses fonctions de conseillère départementale, Marylise Gaston, si c’est bien elle qui est au départ en 2020, sera-t-elle suffisamment connue ? Il lui reste presque 3 ans pour y parvenir.

La liste citoyenne

« Liste citoyenne » : l’appellation que je donne à cette liste est quelque peu abusive. Toutes les listes qui se présenteront à nos suffrages seront en effet composées de citoyennes et de citoyens. Cela étant, ce groupe de citoyens a annoncé la couleur : il veut se présenter à nos suffrages en 2020. Avec une ambition majeure : donner toute sa place à la démocratie participative. En clair, faire en sorte que toute décision prise par le conseil municipal ait été au préalable débattue et acceptée par les Oloronais.

Beaucoup d’entre nous les taxeront de gentils utopistes, de bobos de province. Il est vrai que le concept de démocratie participative n’est pas encore rentré dans nos mœurs et que les expériences menées en la matière sont loin d’être toutes concluantes. Depuis cette annonce de liste en décembre dernier, c’est silence radio. Alors ? Feu de paille ? Ou bien leur projet s’élabore-t-il en secret, ce qui serait tout de même un comble pour une équipe qui a pour profession de foi d’intégrer en permanence le citoyen à sa réflexion ?

En conclusion

Supputations, rumeurs que tout cela ? J’attends les démentis des personnes citées ! Plus sérieusement, c’est le tableau d’une situation à un instant T. Cette situation sera forcément appelée à évoluer au fil des mois qui nous conduiront au début de l’année 2020. Aussi d’autres rapports d’étape interviendront d’ici là. Ils permettront de rectifier le tir en fonction de l’actualité. Mais je prends le pari que, sur le fond, il y aura une bonne part de ce qui est écrit aujourd’hui qui restera valable.

15 commentaires sur « Municipales 2020 : à près de 3 ans de l’échéance, certains, à Oloron, ne pensent déjà qu’à ça »

  1. Mais peut-être que notre blogueur s’est refusé à dévoiler le plan B, à sa savoir sa propre candidature.Vu le succès de son blog, il n’aurait aucun mal à réunir un résultat à 2 chiffres, dès le 1er tour.

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  2. J’ai remarqué depuis longtemps que trois ans, c’est extrêmement long en politique, pour ceux qui regardent… et très court, pour ceux qui se préparent…
    Alors, en quelque sorte, cet article nous donne le top départ.
    Très utile pour nous de l’extérieur, qui ne pouvons pas, comme vous, sentir le frémissement.
    Mais, merci, grâce à vous, nous allons (je vais, chuis trop loin géographiquement pour dire nous) pouvoir suivre cela avec attention.

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  3. On peu aussi supputer qu’ il y ait dans ce beau rituel, très conventionnel, une personne ou une liste, qui vienne bousculer tout ça comme dans un jeu de quille, pour réveiller la belle endormie qu’ est Oloron.
    Souvenez vous il y a quelques temps Macron n’ était décrit que comme un feu de paille et pourtant il a emporté le jackpot.
    A partir de cet exemple, actuellement il faut s’ enlever de la tête que la politique traditionnelle  » à la papa » reste le meilleur atout pour gagner, même au fin fond de la
    France profonde, comme l’ est Oloron.
    Oloron a des atouts inexploités ou mal exploités, depuis des décennies, aux quels certains ne sont pas insensibles, pour rafler la mise. A moins que nos responsables Oloronais se réveillent d’ ici là ….. Putain encore trois ans.

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  4. Une liste citoyenne est comme son nom l’indique citoyenne. Pas de tête de liste, pas de programme ! Je sais que le concept est loin des propositions habituelles ! Elle dépendra surtout de la volonté des citoyens à se rassembler et aussi de construire un projet pour notre ville ! Si tel n’est pas le cas, le choix sera celui des promesses et des déceptions.
    Pas de petits groupes qui travaillent dans l’ombre ! Juste des personnes qui appellent à d’autres modes de gouvernances !
    J’espère ne pas trop te décevoir, toi qui fait déjà ce travail au travers de ton blog et autres réunions citoyennes
    Les trois ans à venir, c’est le temps qu’il faudra à nos compatriotes pour s’organiser… Ou pas!

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  5. « une image d’homme public compétent, maître de ses dossier, sérieux et droit ». On en reparle après le conseil communautaire de demain soir. Ce n’est pas l’image que j’ai de lui. Et pour les municipales de 2020, ça va encore mûrir et les surprises ne sont peut-être pas terminées.

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  6. Une liste citoyenne, composée de citoyennes et de citoyens comme toutes les autres listes, à ceci de différent c’est quelle n’appartient à aucun appareil politique et ceux qui la composent n’ont jamais eu de mandat politique.
    Juste des personnes qui veulent s’engager et prendre leurs responsabilités au delà des critiques gratuites et des fokon yaka.

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    1. Je suis persuadé que, liste citoyenne ou pas, une majorité des candidats à une élection municipale, sur une ville comme Oloron, n’ont ni engagement, ni mandat politique. Ils ont seulement le désir de bien faire.

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      1. Tes commentaires étaient moins nuancés dans ton article Joël !!!! C’est ton côté journaliste ? Un peu de provocation, c’est vendeur ?
        Plus sérieusement, une différence notoire, c’est qu’il n’y a pas de tête de liste. Le maire est réellement élu au premier conseil municipal et pas 3ans avant les élections !
        La deuxième idée forte c’est pas de programme ! Genre « voté machin et vous aurez… » Mais travaillons ensemble sur un projet de ville !
        C’est une proposition ! Si vous ne vous retrouvez pas à suivre l’un des Berger qui se propose à diriger le troupeau ! Rien ne vous oblige à être un mouton !

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        1. Bien envoyé, Serge ! Mais la provocation est chez moi une seconde nature ?
          Pas de tête de liste, excuse-moi, mais j’ai du mal à le croire. Dans tout groupe il y a forcément un individu qui se détache. Malgré lui, il est reconnu par les autres comme chef de meute. Quant à l’absence de programme, je suis tout à fait pour : je vais publier prochainement la liste des « promesses » qui figuraient dans le programme initial du maire actuel et on verra combien il y a loin de la coupe aux lèvres

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  7. Ha, faudra voir si conseiller municipal c’est considéré comme un mandat politique(!), parce-que dans mon cas, liste citoyenne ou pas, j’ai bien envie de retourner au charbon!!

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  8. Une saine lecture sur le sujet « Décoloniser les provinces » de Michel Onfray. Mais je suis sûr que Serge l’a déjà lu 🙂

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