Clins d’œil et petites piques du dimanche 9 juillet 2017


Comme de coutume, ce billet dominical mêlera sujets sérieux et sujets badins. Nous commencerons par un coup de gueule contre la énième provocation de notre évêque. Nous poursuivrons notre chemin en découvrant le parc à brouettes de Robert Bareille, puis en parcourant une promenade Bellevue plus pour longtemps ombragée. Nous évoquerons ensuite le triste sort qui semble réservé au Cesel et le destin non plus enviable de nos journalistes locaux tiraillés entre les multiples manifestations qui se déroulent en ville au même moment. Nous conclurons en rappelant les deux articles qui sont venus compléter le sommaire de Ret’Oloron.

Les tweets trumpistes de monseigneur Aillet

Donald Trump, provisoire président des États-Unis d’Amérique, s’est fait une spécialité des tweets provocateurs ou gaffeurs. S’il n’a pas un recours aussi compulsif à ce réseau social, Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, n’est pas mal non plus dans le genre provocation. Témoin, le tweet qu’il a balancé le 3 juillet, trois jours après la disparition de Simone Veil : « Je prie pour Simone Veil, car « l’avortement n’est pas un moindre mal, c’est le mal absolu, le meurtre d’une vie innocente » (Pape François) ».

Comme oraison funèbre, on a fait mieux. Car réduire la vie de cette femme exemplaire à ce raccourci partial et partiel sur l’un des épisodes de sa carrière politique est d’une grande malhonnêteté intellectuelle. Mais sans doute Marc Aillet a-t-il trouvé là une occasion de ressasser l’une de ses obsessions. Le 8 février 2016, dans un billet intitulé « Démissionnez, Monseigneur Aillet ! », j’avais dénoncé un de ses précédents tweets dans lequel il prétendait prendre en délit de contradiction notre gouvernement en assurant que ce dernier défendait les citoyens contre Daesh et, dans le même temps, assouplissait la réglementation concernant l’interruption volontaire de grossesse. Je n’ai pas à changer une lettre dans ce précédent billet. Ni dans le texte. Ni dans le titre.

Un tour dans le garage de Robert Bareille

Voici un sujet plus léger. On sait qu’en période électorale, Robert Bareille et sa brouette sont inséparables. Un peu comme Tintin et Milou, Dupont et Dupond ou le capitaine Archibald Haddock et son sparadrap. Ce n’est pas lui faire injure que de dire que Robert Bareille est un vieux militant. Il en a usé bien des brouettes avant la brouette flambant (presque) neuve qu’il arborait lors des dernières élections législatives. Oloronblog a pu accéder à son parc. Notre photographe en a ramené la photo ci-dessous qui permet, brouette après brouette, de suivre le parcours politique de notre conseiller municipal.

Les brouettes de Robert Bareille
Le parc à brouettes de Robert Bareille

La promenade Bellevue bientôt décoiffée

Lors de la dernière réunion de la majorité municipale qui s’est tenue lundi dernier, les platanes de la promenade Bellevue ont été à l’ordre du jour. La promenade Bellevue, c’est ce cheminement qui permet d’admirer le quartier Sainte-Marie depuis le haut de Sainte-Croix. Il faut bien admettre que les arbres qui bordent le chemin sont en piteux état. Pour la plupart aussi creux qu’un discours politique de Jean Lassalle, ils ont parfois été rafistolés à grands seaux de ciment. Comme ils présentent un risque pour la sécurité, leur abattage a donc été décidé.

Sur le principe, on ne peut qu’être d’accord. Mais je me permets d’appeler l’attention de nos édiles sur la méthode, si tant est qu’ils n’aient pas songé avant moi que toute opération de ce type doit être pratiquée avec le maximum de pédagogie. Rappelons-nous l’énorme polémique qu’avait engendré l’abattage des arbres entourant la place Saint-Pierre. Pour éviter ce genre de désagrément, Il faut au minimum informer officiellement les habitants du quartier non seulement de cette coupe, mais aussi les consulter sur les nouveaux aménagements prévus pour pallier la suppression de ces platanes. Car une petite dose de démocratie participative n’a jamais nui à la bonne gestion d’une collectivité. Cela étant, ce que j’en dis…

Le chant du cygne pour le Cesel ?

La démocratie participative, continuons d’en parler. Prévue le 2 juin, l’assemblée générale du Cesel, la première depuis 2 ans, a été reportée. Paraît-il pour des raisons techniques. Il faut croire qu’il s’agissait d’un gros accident puisque, aux dernières nouvelles, elle se tiendra le 6 octobre, soit 4 mois plus tard. En réalité, la démobilisation est quasi générale. Les membres du conseil économique, social et environnemental local ont le sentiment de ne servir à rien, se rendent bien compte que les avis qu’ils peuvent émettre ne sont pas pris en considération.

Pour le maire, les raisons de cet échec sont évidentes. Il les a livrées récemment : les membres du Cesel n’émettent aucune proposition. On pourrait lui rétorquer qu’une partie du travail du Cesel consiste à émettre un avis sur les dossiers dont il est saisi par le maire… et qu’à ce jour il n’a pas été saisi du moindre dossier. Ce ne sont pourtant pas les sujets qui manqueraient : l’urbanisme, la fiscalité, les carrières, la revitalisation du centre-ville etc. etc. La session du 6 octobre sera donc celle de la dernière chance. La municipalité saura-t-elle la saisir ?

Des journalistes en quête d’hologrammes

Et certains nous diront malgré tout qu’il ne se passe jamais rien à Oloron. Regardez cette seule journée du samedi 8 juillet : à 10 heures, présentation d’une exposition à la médiathèque, à 10 heures toujours, inauguration de de L’épicerie et compagnie et du Café des possibles place Clémenceau, à 11 heures, lancement de la bibliothèque numérique à la villa du Pays d’art et d’histoire, à 11 heures toujours, signature de la convention de bénévolat avec les migrants, à midi, présentation de l’exposition Vivez les Pyrénées béarnaises à la villa du Pays d’art et d’histoire… et sans doute que j’en oublie dans cette liste.

Ayons l’espace d’une seconde une pensée émue pour nos pauvres journalistes chargés de couvrir tous ces évènements. Comment ont-ils pu se démultiplier, se couper en deux ou en trois pour y parvenir ? À moins que notre spécialiste local ès dédoublement et don d’ubiquité leur ait livré son secret ?

Du côté de Retr’Oloron

Deux articles ont été ajoutés cette semaine sur Retr’Oloron, le blog sur lequel, sans aucune prétention à vouloir jouer les historiens locaux, je reprends des documents anciens concernant notre cité. Le premier de ces articles narre une grosse querelle entre deux vicaires lors d’une messe célébrée en 1884 à l’église Notre-Dame. Le second rend compte de la visite à Oloron et au Pays basque en 1839 de deux altesses impériales, le duc (fils du roi Louis-Philippe) et la duchesse d’Orléans.

10 commentaires sur « Clins d’œil et petites piques du dimanche 9 juillet 2017 »

  1. Quelle tristesse pour les arbres de la promenade Bellevue… Faut-il tous les condamner ? Et aussi vite ? Et ensuite ?…
    C’est vrai, aujourd’hui se déroulaient plusieurs animations, principalement dues à la Com Com finalement ?… Et à des initiatives citoyennes… Le Café des Possibles était très agréable pour ce premier soir. Mais je n’y ai croisé aucun(e) élu(e). C’est triste. Pourtant cette municipalité prétend soutenir les initiatives locales ou j’ai mal compris ? Quant au CESEL, que dire ?… Chronique d’un naufrage annoncé dont le principal fossoyeur, dès le début, n’est autre que le maire lui-même. Et je sais de quoi je parle. Je suis prochainement invité à une réunion des anciens co-listiers de HL. Si si, sans rire. Je pense que les discussions vont être… COmment dire… SOit très policées (Je connais un jeune poète local, très brillant ce soir au Café des Possibles, qui y lirait un double sens), soit vont tourner court. Surtout si on évoque le CESEL.

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  2. pour ce qui est du cesel, la difficulté pour les élus et l’administration est d’accepter que parmi les citoyens, il y a de la connaissance, de l’experience, de l’innovation et ensuite d’ecouter et d’utiliser. Visiblement pour le premier edile, le cesel est juste un outil qui lui permet de faire sa promotion personnelle. voir chaque seance avant le conseil municipal. quant à dire qu’il n’y a pas de propositions de la part du cesel, il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas ecouter. desolant

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    1. Tout à fait d’accord : pour nos élus, le Cesel est seulement un outil de communication par lequel ils souhaitent montrer qu’ils sont à l’écoute de la population. Mais ils ont débranché leur sonotone

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  3. Bonjour
    Quelque part je dois être un peu visionnaire… Bon trêve d’autocongratulation… Le jour même de la mise en place du Cesel j’avais attiré l’attention des participants sur le fait qu’en définitive, le Cesel était piloté par l’exécutif en l’occurrence la Mairie et qu’il fallait se démarquer. J’y ai participé pour vite m’en retirer lorsque j’ai appris que le Cesel ne pouvait parler de choses autres que celles que notre Municipalité voulait bien nous donner à discuter.
    C’est le système même du CESEL qui n’est pas bon. C’est un organe « démocratique » qui néanmoins est décidé par l’exécutif, mis en place par l’exécutif, présidé par l’exécutif, dont les sujets sont établis par l’exécutif et dont les propositions sont laissées au bon vouloir de l’exécutif…. Si c’est ça la démocratie alors j’avoue que je n’y avais rien compris. Autre chose à signaler aussi, la constitution même des commissions. J’appartenais à la commission aménagement. 70% des membres de cette commission n’étaient pas oloronais alors que la commission devait plancher sur l’aménagement d’Oloron. Ils étaient des villages alentours mais nous ne parlions que de l’aménagement d’Oloron intra-muros. Pour l’anecdote, par moment un certain flottement régnait lorsque le Président, par exemple, se trompait de nom de rue ou de quartier… Enfin, ce même président a bien présenté à Monsieur le maire des propositions émises par sa commission. Selon ce qui m’a été rapporté par des personnes présentes, il semblerait que M. Le Maire et autres étaient visiblement préoccupés par d’autres sujets certainement tout aussi importants. Enfin, certaines commissions « s’entrechoquent ». Il y a une commission patrimoine, dont les sujets sont « bouclés » à l’avance car vieux pour certains de plusieurs décennies, proposés ensuite directement en Mairie laissant au carreau les potentiels avis des membres participants mais aussi les avis de la commission aménagement.
    Voilà et nous pourrions encore en dire beaucoup de choses…. Pour rétablir une forme de démocratie participative, il existe pourtant un moyen très simple : rendre la parole aux citoyens, constituée en assemblée libre de pensée et d’action ! Et ça ne coûte rien…
    Bon week-end

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    1. Merci de cette contribution. Je témoigne de la réserve initiale que vous aviez exprimée lors de l’assemblée constitutive du Cesel. Elle était malheureusement fondée.

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  4. Je pense que 99 % de ces commissions fonctionnent ainsi. Faire croire à la population que leur avis est important. Cela permet aux participants de venir se défouler.

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  5. Dernièrement, lors d’une séance plénière au Parlement européen, sur les 571 députés européens, a été recensé la présence seulement de …. 30 députés, toutes nationalités confondues. C’est dire le niveau du fonctionnement démocratique de nos institutions.

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  6.  » Il faut au minimum informer officiellement les habitants du quartier non seulement de cette coupe, mais aussi les consulter sur les nouveaux aménagements prévus pour pallier la suppression de ces platanes.  »

    La logique aurait voulu qu’ avant de parler abattage des arbres, on informe les habitants du quartier St Croix en premier, mais également tous les autres de
    l’ aménagement qui allait remplacer l’ actuel. Une fois de plus on a mis la charrette avant les boeufs et mis les habitants devant le fait accompli. Après ça la Municipalité jouera les offusqués de la réaction épidermique des habitants, comme par le passé à la place St Pierre ou au rond-point Borderouge au quartier
    Notre-Dame. Décidément les Oloronais ne s’ intéressent pas du tout à leur ville ….
    Peut être aurait été plus consensuel de les associer au futur aménagement, mais bon le temps presse et les points de vue entre la municipalité et les habitants auraient été peut être différents.

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