Accueil des migrants : le CAO d’Oloron transformé en CADA – explications


Lors de sa séance du 30 juin 2017, le conseil municipal a accepté que les migrants hébergés à Oloron puissent effectuer, s’ils le souhaitent, des heures de bénévolat au service de la ville durant les mois de juillet et d’août. Pour entériner la chose, une convention doit être signée entre chaque volontaire, l’OGFA (association à laquelle l’Etat a confié la gestion administrative de l’accueil des migrants sur Oloron) et la municipalité. La signature aura lieu de façon très officielle le 8 juillet à la mairie. L’occasion peut-être pour le maire d’annoncer que depuis le 1er juillet dernier, le CAO d’Oloron est devenu un CADA. C’est là une décision très importante. Mais qu’est-ce qui se cache derrière ces sigles un peu mystérieux pour les non-initiés ?

C’est un conseil municipal unanime qui, le 15 octobre dernier, a accepté de s’associer à l’initiative de l’Etat visant à créer des structures d’hébergement temporaire pour faire face à la crise migratoire en Europe et plus précisément au démantèlement de la « jungle » de Calais. Il a donc entériné la mise en place sur Oloron un Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO). Ce centre avait vocation à accueillir 25 migrants au maximum durant 6 mois au maximum, dans les locaux de la Soliha. Le CAO a ouvert le 24 octobre 2016. Il accueille aujourd’hui une vingtaine de migrants pour la plupart originaires du Soudan et de l’Afghanistan. L’OGFA est appuyé dans sa mission par la mairie et par un collectif formé de citoyens.

Comme on le sait, en France, comme sans doute partout ailleurs, il y a des provisoires qui durent. L’Etat s’est rendu compte qu’il ne pouvait assurer l’instruction des demandes d’asile déposées par les migrants dans des délais suffisamment courts. Il a donc décidé de créer des Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA), qui complètent l’action des CAO. En application de la loi, les CADA « ont pour mission d’assurer l’accueil, l’hébergement ainsi que l’accompagnement social et administratif des personnes dont la demande d’asile a été enregistrée, pendant la durée d’instruction de cette demande ».

L’État a lancé un appel d’offres pour augmenter le nombre de places en CADA. L’OGFA a alors proposé la transformation du CAO d’Oloron en CADA, toujours pour un effectif maximum de 25 personnes. L’État a donné son accord il y a moins d’un mois. Le CAO d’Oloron est donc officiellement devenu un CADA le 1er juillet.

Qu’est-ce que cela change principalement ?

  • seules peuvent être hébergées en CADA les personnes qui sont acceptées en procédure de demandeur d’asile en France (pas celles qui sont sous le statut de Dublin ou qui ont obtenu un statut de réfugié dans un autre pays)
  • en CADA, les personnes sont locataires de leur logement. Sur les 205 € qui leur sont alloués mensuellement par l’État pour tous leurs besoins, elles en versent pour cela 15 à l’OGFA
  • l’OGFA voit renforcée l’allocation budgétaire qu’elle reçoit de l’État. Pour l’accompagnement social, les traductions, l’interprétariat et, si nécessaire, le recours à un avocat (dans le cas éventuel où le migrant fait appel à la suite du rejet d’une première demande) qui permettront à chaque migrant de tenter d’obtenir le statut de réfugié

Quelques chiffres pour terminer :

  • la durée d’existence d’un CADA n’est pas déterminée. En principe, la convention conclue entre l’État, l’OGFA et la commune a une durée de 3 ans. Tiens, je n’ai pas le souvenir que le conseil municipal ait autorisé le maire à signer cette nouvelle convention. Cela aurait permis à nos élus d’être informés du parfait déroulement de cet accueil jusqu’à présent, grâce à l’action conjuguée de tous les partenaires (OGFA, services de la mairie, État et Collectif POUR)
  • sur la France entière on compte environ 25 000 places en CADA. Un millième d’entre elles seront donc ouvertes sur Oloron. Pour les 6 places sur 25 qui restent à l’heure actuelle disponibles, il est envisagé d’accueillir 2 familles, l’une de 4 et l’autre de 2 personnes
  • sur le département, il y a sur Pau 200 places en CADA gérées par l’OGFA et 200 gérées par une autre association, ainsi que 100 places sur la Côte basque

5 commentaires sur « Accueil des migrants : le CAO d’Oloron transformé en CADA – explications »

  1. Ah depuis peu, les immigrés ont un contrat de travailleurs bénévoles, c’est ceux que souhaite le patronat en la finance internationale et notre ville est l’une des premières ou la première (?) à oser faire cela mais avec un maire extrême catho, ce n’est pas étonnant. Donc main d’oeuvre gratuite ou contre le repas et logement. Pour être saisonnier à la ville va falloir des passes droit « plus serrés »…. et pourquoi remplacer les futurs retraités ? la main d’oeuvre est gratuite !

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    1. Je ne crois pas que ce sont ces 1 à 3 semaines de contrat selon les bénévoles qui seront de nature à bouleverser l’ordre économique mondial… pas plus d’ailleurs que l’ordre économique oloronais

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  2. dilution du problème. »Oh mon Dieu ce ne sont pas quelques migrants!.. ».oui mais voilà:
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/07/06/hidalgo-veut-une-loi-pour-favoriser-l-accueil-et-l-integration-des-migrants_5156714_823448.html

    https://sorosconnection.com/migrants-emmanuel-macron-deja-dans-les-pas-de-george-soros/

    On installe le terreau de la future guerre civile.Sous prolétariat immigré s’opposant aux travailleurs pauvres dans un pays ou il y a 6 millions de chômeurs.Gattaz en rêvait, Macron va le faire.

    Ah la tarte à la crème de l’humanisme…

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    1. À chacun sa manière de voir. Pour moi, l’humanisme n’est pas une « tarte à la crème », mais une valeur hélas bien à la peine par les temps d’individualisme et d’égoïsme qui sont les nôtres. Et j’adhère totalement aux paroles de Rocard : « La France n’a pas vocation à accueillir toute la misère du monde… mais elle doit y prendre sa part ». Fermez le ban !

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