Clins d’œil et petites piques du dimanche 11 juin


Après quelques semaines d’absence, le billet dominical est de retour en ce jour d’élections générales. Un billet qui s’ouvrira sur un exercice d’arithmétique électorale. Un billet qui se poursuivra par un commentaire sur trois sujets oloronais qui ont fait l’actualité de la semaine dans la presse locale : les chasseurs de têtes médicales, l’éducateur civique et le réanimateur de la rue Louis-Barthou.

Un petit problème d’arithmétique électorale

Dans le précédent billet, je m’étais quelque peu mélangé les pinceaux sur les conditions auxquelles devait répondre un candidat pour pouvoir être qualifié pour le second tour des élections législatives dont le premier tour se déroule en ce dimanche. On va donc reprendre le problème à zéro, en l’illustrant par l’exemple, c’est-à-dire en tenant compte du nombre d’électeurs inscrits dans notre circonscription, soit 80 593 (chiffre de la préfecture)

Rappel de la règle générale : pour être élu au 1er tour, un candidat doit recueillir plus de 50 % des suffrages exprimés, et un nombre de voix au moins égal à 25 % des électeurs inscrits. Si aucun candidat n’est élu dès le premier tour, il est procédé à un 2nd tour une semaine plus tard. Au 2nd tour, les 2 candidats arrivés en tête peuvent se maintenir. Les candidats suivants peuvent se maintenir seulement s’ils ont obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 12,5 % des électeurs inscrits.

Illustration par l’exemple de notre circonscription : pour être élu dès le premier tour, un candidat devra obtenir plus de 50% des suffrages exprimés et 25% des électeurs inscrits, soit 25% de 80 593, soit 20 149 voix. Ce ne sera sans doute pas le cas. Quels seront les qualifiés pour le second tour ? Les deux candidats ayant obtenu le plus de voix plus tous ceux qui auront obtenu un nombre de voix au moins égal à 12,5% des électeurs inscrits, soit 12,5% de 80 593, soit 10 075 voix. Dès dimanche soir, à vos calculettes !

Les chasseurs de têtes médicales

Mercredi dernier a donc eu lieu en mairie une deuxième réunion avec un cabinet de chasseurs de têtes afin de pourvoir de façon pérenne les postes de médecins dont notre territoire et au premier chef notre centre hospitalier ont cruellement besoin. La relation de cette réunion telle qu’elle figure dans La République du lendemain appelle au moins une approbation, mais aussi beaucoup de questions :

  • une approbation lorsque le maire souligne que le manque de médecins au sein de notre cité va au-delà des besoins en recrutement de la seule maternité
  • un brin de perplexité, et c’est un euphémisme, lorsque le premier magistrat annonce que la mairie souhaiterait recruter entre les médecins généralistes et les spécialistes « une vingtaine de médecins pour la commune ». Question : comment va-t-on en trouver 20 quand on est infichu d’en trouver un seul ?
  • un zeste d’incompréhension lorsque notre édile indique que la réunion de mercredi avait pour objectif de « comprendre comment on peut inciter des médecins qui pratiquent hors du Béarn de venir dans notre cité ». Comment ? Voilà bien plus d’un an que le sujet est sur la table et c’est seulement aujourd’hui qu’on cherche à le comprendre ?
  • un rien de stupéfaction lorsque le maire indique que la mairie « cherche à mettre en concurrence plusieurs cabinets afin de faire baisser les prix ». Questions : comment met-on en concurrence plusieurs cabinets en ayant pour l’heure des contacts avec un seul ? Sur la base de quel cahier des charges ? Un cahier des charges que le premier cabinet contacté aura contribué à élaborer ?

En conclusion, j’ai le sentiment que nous avons affaire dans ce dossier à un cruel manque de méthodologie. C’est une réflexion menée à la petite semaine, à l’impulsion, à la va-comme-je-te-pousse. C’est du bricolage. À moins que la démarche relève d’une autre stratégie : montrer à l’opinion publique que l’on met tout en œuvre pour sauver ce qui peut l’être… tout en sachant pertinemment que la cause est perdue d’avance. Puisque le conseil municipal doit être saisi de la question le 30 juin prochain, on verra bien si le dossier aura mûri et se sera enrichi d’ici là.

Le réanimateur de la rue Louis-Barthou

Hervé Lucbéreilh (désolé de le citer encore, mais c’est le seul à prendre la parole au nom de la commune dans la presse) a un métier tout trouvé le jour où il se retirera des affaires : brasseur. Brasseur de vent. En effet, il ne faut pas manquer d’air pour claironner : « Je pense qu’en un an on peut revitaliser la rue Louis Barthou, si les propriétaires nous laissent faire ».

  • « Nous laissent faire » quoi, d’abord ? Parce qu’à ce jour, il n’y a nul plan, nulle consultation des principaux intéressés : les propriétaires des locaux, certes, mais également les commerçants… et les citoyens. Un groupe de ces derniers travaille d’ailleurs depuis quelque temps sur la question et aura bientôt des pistes de réflexion à formuler. N’était-ce pas en plus un axe de travail tout trouvé pour le Cesel ?
  • Et puis, sans pour autant tomber dans le défaitisme, comment croire qu’en un an on redonne vie à cette rue (avec quel argent d’ailleurs) quand on sait que presque toutes les petites villes et villes moyennes se débattent avec ce problème de désertification des centres-villes au profit de la périphérie ? Il a une martingale, le maire d’Oloron ? Sans doute le saura-t-on lors du conseil municipal du 30 juin… si tant est qu’il ait un projet en bonne et due forme à présenter à cette occasion.

Pourquoi ce sujet ressort-il brusquement de la boîte aujourd’hui ? Sans doute en raison de la fermeture annoncée de Rousseau, l’un des commerces-phares de la rue. Mais surtout pour contrebalancer l’annonce de la modernisation et de l’extension du Centre Leclerc. Alors, histoire de faire passer la pilule, on annonce des projets ambitieux, dont tout le monde ignore tout… et qu’il y a bien peu de chances de voir se concrétiser… d’autant que la commune n’a pas compétence en matière de développement commercial. Cette compétence relève de la communauté de commune du Haut-Béarn.

L’éducateur civique

La République de mercredi nous apprend qu’à l’occasion de la semaine du développement durable des élèves de la calendreta d’Oloron et d’une ikastola d’Anglet ont été sensibilisés aux efforts effectués par la ville en matière d’environnement. Et le maire d’ajouter : « J’aimerais étendre cette initiative avec l’accord des professeurs pour pouvoir montrer aux enfants comment marchent tous les services d’une mairie ». Voilà une excellente idée.

Il se murmure qu’il se propose d’animer lui-même lors de cette séance d’éducation civique l’atelier « J’apprends à optimiser le remboursement par la commune des frais de mission des élus ».

3 commentaires sur « Clins d’œil et petites piques du dimanche 11 juin »

  1. Le réanimateur de la rue Louis-Barthou
    …..Mais surtout pour contrebalancer l’annonce de la modernisation et de l’extension du Centre Leclerc. Alors, histoire de faire passer la pilule, on annonce des projets ambitieux, dont tout le monde ignore tout… et qu’il y a bien peu de chances de voir se concrétiser…

    J’ appelle ça jouer au pompier pyromane, pour ne pas avouer son impuissance.
    De toute façon le jour où la déviation du Gabarn verra le jour la situation sera encore bien pire. Nous n’ avons là qu’ un avant goût de ce qui attend Oloron.
    Le problème d’ Oloron ne sera pas résolu en repoussant les problèmes à l’ extérieur, mais en s’ attaquant aux nombreux problèmes intérieurs à la ville. ( navette inutile, pas de parkings relais, pas de plan de circulation, distribution des parkings aléatoire, pas de vision globale de circulation avec les communes environnantes, etc ,etc)
    Encore une fausse réponse à un vrai problème de fond, traité à la manière de la politique de l’ autruche, qui nous coûte très cher.

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  2. Il me semble, mais c’est une simple observation personnelle, que les villes qui réussissent à maintenir une vie commerciale en centre-ville sont celles qui ont opté pour le piéton. Et je crois aussi que cela a une vraie répercussion sur le tourisme. Une ville dans laquelle on peut se promener (avec ses enfants notamment) sans le bruit, l’encombrement, et les dangers inhérents à la circulation automobile, est une ville plus attractive pour le badaud. Je suis sûr que chacune et chacun d’entre-nous a déjà fait cette expérience ici ou là…
    Cela marque une vraie différence avec les centre-commerciaux/rocades/drives et compagnie, tout étudiés pour les bagnoles. Sans ce changement-là (cette révolution devrais-je dire), on aura encore droit longtemps à des discussions qui tourneront autour du pot, sans apporter de vraie solution…

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