Affaire des notes de frais : Lucbéreilh cherche à noyer le poisson


Perfidie ou simple cliché journalistique ? La République et Sud-Ouest ont sur leurs sites Internet respectifs salué la reprise des activités municipales d’Hervé Lucbéreilh par la même expression : « retour aux affaires ». Comme une partie des deux articles était consacrée à l’affaire des notes de frais, on peut se demander si la formule n’avait pas un sens caché.

Saluons tout d’abord un retour en mairie qui marque, espérons-le, la fin des ennuis de santé du maire. Mais intéressons-nous ici à sa réaction face à la polémique suscitée par la révélation du remboursement sur fonds publics de frais de mission qui, pour le moins, posent question. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que ses explications sont marquées par la contradiction et la désinvolture. Il est évident qu’il cherche à noyer le poisson.

1/ « J’attends qu’on me contacte pour délivrer des éléments de réponse » (La République du 10 mai 2017)

Lucbéreilh fait allusion ici à la saisine de la Chambre régionale des comptes par la minorité municipale. Mais ne doit-il pas d’abord des comptes aux Oloronais qui ont le droit de savoir dès maintenant, en dehors de toute procédure administrative ou judiciaire, quelles sont les réponses qu’il est en capacité d’apporter aux questions qui ont été soulevées.

2/ « Des justificatifs, j’en ai une caisse entière et je suis prêt à la remettre à qui de droit » (La République du 10 mai 2017)

Je persiste et signe : contrairement à la règle, il n’y avait aucun justificatif attaché aux ordres de mission signés par Hervé Lucbéreilh pour obtenir le remboursement de ses frais de déplacement. Qui plus est, comment faire valoir aujourd’hui l’existence d’une « caisse entière » de justificatifs alors que le 18 avril, lors d’une réunion de crise avec les élus de la majorité municipale, il a été incapable d’en mettre un seul sur la table ? Génération spontanée ?

3/ « Les sommes en jeu sont loin d’être énormes » (La République du 10 mai 2017)

Si ça ce n’est pas de la désinvolture…  Je rappellerai tout d’abord que s’il est établi que ces sommes ont été perçues indûment en toute connaissance de cause, nous serons en présence d’un détournement de fonds publics. Et ce détournement, il commence au premier €. Je rappellerai ensuite qu’à ce jour j’en suis à près de 6 000 € de remboursements de frais qui posent question (cf tableau en fin d’article). Étant précisé que je suis loin d’avoir terminé l’inventaire. Seul problème : sans doute par crainte de voir la liste s’allonger, la mairie ne se précipite pas pour me communiquer certains documents comptables que pourtant tout citoyen est en droit de consulter.

4/ « S’il se trouve que je suis pris en défaut, je rembourserai » (Sud-Ouest du 10 mai 2017)

J’observe qu’à aucun moment Lucbéreilh n’a fait valoir qu’Oloronblog produisait pour lui nuire des documents faux ou falsifiés. Ici, il reconnaît implicitement qu’ils sont tout ce qu’il y a de plus réels. S’il était « pris en défaut », comme il dit, il y aurait suspicion d’un détournement de fonds publics. Un simple remboursement ne pourrait alors permettre à un élu de s’exonérer de ce qui serait alors considéré aussi comme une faute morale.

5/ « Peut-être y a-t-il eu des imperfections dans le traitement administratif… » (France Bleu Béarn le 10 mai 2017)

Un grand classique de la défense de Lucbéreilh chaque fois qu’il est mis en difficulté (déclassement de la place du Foirail, vente du camping municipal etc. etc.) : tout ça, c’est la faute des services. Ce système de défense peut à la limite se concevoir lorsqu’on est face à une seule erreur. Il est plus difficile à admettre lorsque le cas se reproduit à une quinzaine de reprises. Comme le rappelle le tableau ci-dessous qui reprend des frais remboursés pour deux missions effectuées le même jour en deux points de l’hexagone souvent fort éloignés l’un de l’autre.

Tableau des « collisions de dates »

Tableau des collisions de dates

Une dernière précision pour aujourd’hui : le manque de réaction d’une partie de la majorité municipale face à la situation alors que, je le sais, elle dispose de bien plus d’informations et d’éléments à charge sur le sujet que le blogueur, reste pour moi une énigme. Tient-elle absolument à ce qu’il puisse peut-être lui être reproché un jour d’avoir couvert des pratiques qu’elle ne pouvait ignorer ?

6 commentaires sur « Affaire des notes de frais : Lucbéreilh cherche à noyer le poisson »

  1. Je ne connais pas le fonctionnement de la mairie d’Oloron mais j’observe quelques interrogations.

    10-11 février Réunion avec un investisseur Paris
    11 février Rencontre avec de futurs investisseurs Toulouse
    16 février Recherche investisseurs Bayonne
    26 Mai Rencontre investisseur Nîmes
    30 Mai au 05 Juin Réunion avec des investisseurs Potentiels Paris
    26-27 Octobre Rencontre avec de futurs investisseurs Tours

    Un investisseur est une personne physique ou morale qui alloue une part de capital disponible dans l’attente d’un retour sur investissement.
    Les investisseurs utilisent pour cela différentes stratégies pour réaliser leurs investissements: elles dépendent essentiellement de leur degré d’acceptation du risque et du niveau de rendement attendu.
    Donc si je recherche un investisseur, j’y vais avec un projet qui est spécifique, mesurable, accepté par le conseil municipal et bien sûr réaliste.
    Un projet a un ou des objectifs (économiques, stratégiques, social,…) Tout projet naît d’un besoin. Les projets qui se lancent à partir d’une bonne idée ont peu de chance d’aboutir si cette idée ne correspond pas à un vrai besoin.
    L’expression de besoin se décline par : les objectifs, les enjeux (ce que l’on gagne et/ou ce que l’on perd), les risques, les contraintes, les processus actuels existants et la critique de cet existant, la vision du projet, l’identification des acteurs du projet,….
    Donc Monsieur le maire, s’il a respecté ce processus, serait en mesure en fonction des projets présentés, de dire de quelle mission il a été investi et quels sont les investisseurs rencontrés.

    De même pour les réunions avec des Architectes

    18 Mars Réunion avec un cabinet d’Architectes Bordeaux
    01 Juillet Réunion avec un cabinet d’Architecte Agen

    Si ces réunions ont lieu dans le cadre d’un projet, les dépenses doivent être affectées à une ligne comptable du projet ?

    Réunion promotion territoire

    9 Mai Réunion promotion territoire Montauban

    Il me semblerait que la promotion du territoire serait plus adaptée à la compétence de la nouvelle intercommunalité. Monsieur le maire n’avait-il pas fait le choix de démissionner de la nouvelle intercommunalité ?

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  2. « le manque de réaction d’une partie de la majorité municipale face à la situation alors que, je le sais, elle dispose de bien plus d’informations et d’éléments à charge sur le sujet que le blogueur, reste pour moi une énigme. »

    Effectivement c’est une énigme qui bien évidement laisse planer le doute sur leur volonté de connaître TOUTE la vérité…
    Auraient ils eux aussi des choses à se reprocher ?

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  3. Sentiment d’être redevable au Maire de leur petite place d’élu, notamment pour ceux qui touchent une indemnité, la voilà la raison. La loyauté, c’est envers les électeurs, mais ça, c’est rarement appliqué…

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  4. Dires du Maire sur la république du 12 Mai 2017
    Baisse des aides pour le patrimoine
    « Et la question de la rénovation et de la sauvegarde de ce patrimoine se pose aussi en termes financiers : « Lors de mon premier mandat, nous touchions des aides à hauteur de 85 %. Aujourd’hui, c’est moins de 50 %, et le conseil départemental ne nous subventionne plus pour le patrimoine car nous sommes une ville de plus de 5 000 habitants. Nous ne pouvons plus que répondre à des appels à projets ». Tenace, le maire compte organiser prochainement une réunion avec les différents acteurs du territoire et les financeurs potentiels. Pour que le patrimoine à Oloron vive jour et nuit »
    Nous y voilà, c’est reparti, Monsieur le maire cherche des financeurs pour aider son ami Constanso et créer des métiers de la pierre pour sauver le patrimoine !
    NON monsieur le maire, il n’y aura pas de Carrières, notre patrimoine c’est la forêt du Bager qui sera par ses Aménités environnementales, un facteur de développement durable de nos territoires et permettra la création d’emplois durables et non délocalisables.
    La foret du Bager est le Patrimoine de l’ensemble du territoire et il est l’avenir de nos enfants ;
    Donc NON négociable !

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  5. « métiers de la pierre » en parlant de granulats…ridicule.. Il n’a qu’à faire aussi un bagne avec des casseurs de cailloux pour une demande de subvention…

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