Incendie des tribunes du stade : des élus municipaux ont choisi leurs coupables

Pourquoi la Gendarmerie s’escrimerait-elle à déterminer à l’issue d’une enquête sérieuse quels sont les causes (et éventuellement les auteurs) de l’incendie qui a ravagé les grandes tribunes du stade Saint-Pée en début de semaine ? Il suffirait qu’elle interroge les fins limiers de la municipalité qui, maire et adjoint aux sports en tête, ont déjà leur réponse. Mesdames et messieurs de la police scientifique et technique, ne cherchez plus, regardez juste autour du stade, du côté du lycée Jules Supervielle et du lycée Guynemer, surtout de ce dernier côté d’ailleurs.

Ô, ces élus ne vont pas jusqu’à proférer des accusations directes. Leur propos est à la fois un petit peu plus subtil… et beaucoup plus hypocrite. Ils procèdent par insinuation, se contentant d’évoquer les « incivilités » dont se rendraient coupables régulièrement les jeunes de ces deux établissements. Laissant ainsi entendre insidieusement que si les jeunes sont capables d’incivilités, les auteurs de l’incendie se trouvent fatalement parmi eux.

Deux remarques d’emblée :

  • « Les jeunes coupables d’incivilités », c’est un discours primaire, démagogique et populiste. D’abord parce que, même s’il ne faut pas les nier, les incivilités ne sont pas l’apanage des « jeunes », ensuite parce qu’englober dans un même soupçon toute une tranche d’âge sans exclusive relève d’une crasse ignorance sur le fonctionnement de la société
  • Les élèves du lycée Guynemer sont les premiers dans le viseur de ces élus municipaux. Pourquoi ? Parce qu’un élève d’un lycée professionnel est forcément un voyou, de la racaille en puissance ? Quelle vision déconnectée de la réalité !

Voir un équipement municipal partir en fumée est sans doute vécu comme un traumatisme par Hervé Lucbéreilh et Pierre Séréna. Mais qu’ils reprennent leur esprit et tentent de retrouver un semblant de sang-froid. Qu’ils laissent ceux dont c’est le métier faire leur travail, mener leurs investigations et identifier les éventuels coupables du sinistre.

Plutôt que de jouer les inspecteurs Gadget et de s’en prendre à la communauté éducative, qu’ils nous informent des mesures qu’ils ont prises pour que les dégâts soient réparés dans les meilleurs délais et au moindre coût pour les contribuables oloronais : les garanties de l’assurance communale sont-elles suffisantes ? ont-ils mandaté un négociateur professionnel (cela existe) pour traiter avec les experts des assurances ? etc. Ça vaudra mille fois mieux que de s’évertuer à monter les uns contre les autres. Mais à l’impossible nul n’est tenu.

8 commentaires sur « Incendie des tribunes du stade : des élus municipaux ont choisi leurs coupables »

  1. Le sacage des biens publics est en vogue sur tout le territoire national.
    Est ce que ceux qui ont sacagė le bien commun savent ce qu’est le Bien Collectif ?
    Où l’ont il appris? A l’école ( Publique ) Il faut croire que non hélas. .
    La question:
    Par ordre de priorité faut il reconstruire l’école de Ledeuix (actuellement provisoire )ou bien les tribunes d’Oloron ?
    Méchant dilemme pour nos Elus 😈😈😈

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  2. (Si suite à l’enquête des jeunes sont bien déclarés à l’origine de ce sinistre, cela sera NOS jeunes, et pas ceux de tel établissement…

    car c’est un société qui éduque ses jeunes…)

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  3. Le bien collectif, ça c’est un sujet digne d’intérêt…
    Est-ce que certaines personnes qui sont prêtes à incriminer l’ensemble des jeunes ont également cette notion de bien collectif ?
    En d’autres termes se soucient elles autant du bien collectif des Oloronais dans certains autres cas bien connus sur Oloron depuis 2014 ? A mon pseudo, vous comprenez de quoi je parle non ? 🙂

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  4. La jeunesse est un bien collectif, au même titre qu’ une forêt ou l’ air que nous respirons, elle sert à préparer l’ avenir de la société. De ce fait, c’ est aux parents et à la société à veiller sur elle, mais également à la préparer à la résilience à affronter l’ avenir et non à la surprotéger et à la déresponsabiliser.
    Si des jeunes ont fait le choix d’ un lycée professionnel ou de l’ apprentissage, c’ est déjà la preuve qu’ ils ont fait un choix de société, n’ allons surtout pas les dérouter par des propos fallacieux d’avoir fait ce choix personnel. Car sinon un jour, il n’ y en aura plus aucun qui s’ investira.

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  5. Belle réaction de Clément Servat dans la presse. Enfin un élu qui se léve et dit « stop ». Quand à M le Maire, il ne condamne pas les propos de son adjoint au sport ? Je comprends l’émotion de ce dernier, mais ça n’autorise pas à dire n’importe quoi.

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