Lucbéreilh heureux de la candidature de Lacrampe à la présidence de la nouvelle communauté de communes : un vrai conte de Noël


Il était une fois un homme politique qui, pour être élu à la tête de sa ville, avait dû s’allier au second tour de l’élection municipale à l’un de ses concurrents du premier tour. L’accord s’était fait notamment sur la base d’une répartition des rôles : à moi la mairie et un poste de 1er vice-président à la communauté de communes, à toi la présidence de la communauté de communes et le poste de 1er adjoint à la mairie. Et cette liste de circonstance l’emporta d’un cheveu (8 voix) sur celle de son adversaire lors du second tour des municipales.

En proposant la présidence de la communauté de communes à son concurrent, l’homme politique était persuadé de mettre en place une marionnette dont il tirerait aisément les ficelles depuis son poste de 1er vice-président. Mais il arrive aux plus fins stratèges, lorsqu’ils sont mus par une trop grande confiance en eux, de pécher par orgueil.

Car, si les choses se passèrent comme prévu à la mairie (à moi l’écharpe de maire, à toi un poste de 1er adjoint), un grain de sable enraya la machine au moment des élections à la communauté de communes. L’élection du président se déroula comme prévu. Mais, lors de l’élection du 1er vice-président, le maire fut battu (d’une voix) par un adversaire qui, humiliation suprême, se trouvait être son principal opposant politique à la mairie.

S’estimant trahi, le maire conçut un vif dépit de cet échec et ne tarda pas à en rendre responsables et les représentants des petites communes et, surtout, le nouveau président de la communauté de communes qu’il soupçonnait d’une rare duplicité à son endroit. Il multiplia donc les petites avanies pour marquer son fort mécontentement : politique de la chaise vide lors des réunions plénières, taxation des petites communes obligées dorénavant de régler les frais de scolarité pour les enfants suivant leurs études dans la ville-centre, critiques acerbes de la communauté de communes dans le bulletin municipal etc. Bref, il mit tout en œuvre pour gâter les bonnes relations qui se doivent d’exister entre une intercommunalité et les communes qui la composent, surtout quand il s’agit de sa ville-centre.

Pendant ce temps-là, imperturbable, insensible à toutes ces petites vexations, le président de la communauté de communes traçait sa route. Sa rigueur, sa puissance de travail, son sens du dialogue, sa connaissance des dossiers en imposaient même à ses adversaires politiques. Avec ses collègues, il menait à bien un très gros chantier : la fusion de sa communauté de communes avec trois de ses voisines. Elles ne formeraient plus qu’une le 1er janvier 2017.

Mais qui dit nouvelle entité dit nouvelles élections. Qui prendrait la tête de cette nouvelle communauté de communes ? Les président(e)s des quatre anciennes communautés de communes se concertèrent. Et décidèrent unanimement de présenter la candidature de l’actuel président de la principale d’entre elles. Qui se trouvait être celui que le maire de la ville-centre poursuivait de sa vindicte. Cette nouvelle fut portée à la connaissance de la population le 23 décembre 2016, avant-veille de Noël.

Comment le maire accueillit-il cette annonce ? Sans doute porté par la bonté et l’esprit de paix qui doivent présider à la fête de Noël, le maire, dès la publication de l’information,  allait partout en proclamant combien cette candidature de son ancien concurrent le rendait heureux. Il avait décidé de jeter sa rancune à la rivière. En apprenant la nouvelle, l’ancien concurrent fut ému aux larmes face à une telle générosité.

Cette félicité résista-t-elle au seuil de la nouvelle année ? Le cap du Nouvel An eut-il raison des bonnes résolutions et du bonheur de Noël ? Le maire retourna-t-il à partir du 1er janvier à ses ressentiments ? Les habitants de la nouvelle communauté de communes eurent l’occasion de le vérifier le 7 janvier 2017, au moment de l’élection du président et des vice-présidents de la nouvelle structure. Mais ceci est une autre histoire.

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