Les deux fautes politiques d’Hervé Lucbéreilh lors du conseil municipal du 11 avril


Avant d’en venir au sujet qui fait le titre de ce billet, évoquons rapidement quelques points qui sont venus en discussion lors de ce conseil municipal du 11 avril 2016.

Où est passée la taxe transport ?
La taxe transport, versée par les entreprises comptant plus de 9 salariés en 2015, a rapporté 190 000 € à la commune l’an dernier. La loi exige qu’elle soit utilisée pour financer en particulier les investissements et le fonctionnement des transports publics. Or on ne retrouve dans les budgets que 97 000 € pour la navette. Sur quels investissement et fonctionnement précis sont passés les 93 000 € restants ? Le maire est incapable de le préciser mais indique qu’à l’avenir la destination de cette taxe sera mieux détaillée.

L’équipe Lucbéreilh avait laissé en 2008 une dette bien supérieure à ce qu’elle prétend
C’est un peu le serpent de mer qui revient lors de chaque discussion budgétaire. On y a eu droit une nouvelle fois ce 11 avril. La majorité actuelle affirme que lorsqu’elle a été battue en 2008, elle laissait une dette de 7,5 millions. Faux, répond l’opposition d’aujourd’hui qui chiffre cette dette à 11 millions. Et de faire valoir que la commune avait transféré à la CCPO à cette époque un emprunt de 3 millions d’€ dont elle continuait cependant à régler les échéances. 7,5 + 3 = 10,5 millions d’€. Je crois que c’est l’opposition d’aujourd’hui qui a raison : l’équipe Lucbéreilh avait laissé en 2008 une dette bien supérieure à ce qu’elle prétend.

Les carrières du Bager : une modification du plan local d’urbanisme déjà envisagée
Le résultat des études en cours n’est pas encore connu que le maire se projette dans la phase suivante. Interrogé par J. E. Gaillat, il informe l’assemblée que le conseil municipal sera appelé à se prononcer sur une modification du plan local d’urbanisme de façon à permettre l’exploitation des carrières du Bager. En clair, il s’agira de prévoir sur le territoire concerné une modification des règles d’urbanisme. Dans la limite des possibilités offertes par la loi, bien entendu. Du sport en perspective lorsque ce dossier reviendra d’ici plusieurs mois devant le conseil municipal.

Lucbéreilh et Terre de Mémoire(s) et de Lutte : la paix des braves
Lorsqu’arrive l’heure de voter les subventions aux associations, Robert Bareille remet inévitablement sur le tapis la question d’une subvention en faveur de l’association Terre de Mémoire(s) et de Lutte. Le maire répond qu’il l’a supprimée l’an dernier car l’association avait pris des positions politiques inacceptables à son encontre. Réponse de Robert Bareille : c’est le président agissant en tant que personne et non l’association qui s’est positionnée. Réplique du maire : quelqu’un (il cite le nom) lui a montré des articles de presse où c’était bien l’association et non son président qui se montrait critique à son égard. Magnanime, le maire assure cependant que sa porte reste ouverte à Raymond Villalba pour sortir par le haut de cette affaire. Précision importante : c’est une subvention de 1 300 € qui est jeu. Mais des deux côtés on en fait une affaire de principes.

Jardin public : le point restauration se transforme en point chaud
Où l’on apprend de la bouche du maire que l’édifice en cours de construction face à la partie toilettes publiques abritera un local pour les ouvriers municipaux et un point chaud destiné aux parents accompagnant leurs enfants sur l’aire de jeu voisine. Un espace point chaud très réduit : de l’ordre de 8 m². Le gérant sera désigné après consultation. Tous les restaurateurs des établissements situés à proximité ont été sollicités par courrier (c’est toujours le maire qui parle). Deux candidats se sont déjà fait connaître : l’un de ces restaurateurs et une personne qui monte son dossier avec le concours de la CCI.

Camping municipal : les deux fautes politiques d’Hervé Lucbéreilh
Personne parmi ceux qui le connaissent, amis ou adversaires, ne niera qu’Hervé Lucbéreilh est un homme politique expérimenté et habile. Sans revenir sur le fond du dossier, déjà traité dans le billet précédent, il a néanmoins commis deux fautes majeures dans la gestion du dossier lors du conseil municipal : la politique de la chaise vide et l’impréparation de son départ.

• La politique de la chaise vide

Les chaises vides
Entre Daniel Lacrampe et Gérard Rosenthal, la chaise vide du maire durant le débat sur la vente du camping municipal

Que ce soit dit une bonne fois pour toutes : personne, et surtout pas le blogueur, ne soupçonne Hervé Lucbéreilh et Pierre Serena du moindre conflit d’intérêt dans cette affaire. Pourquoi dans ces conditions quitter la salle du conseil au moment du débat ? Puisqu’ils n’ont rien à se reprocher, pourquoi ne veulent-ils pas répondre point par point, les yeux dans les yeux, à leurs éventuels détracteurs ? Ce faisant ils peuvent accréditer l’idée chez certains qu’il y a anguille sous roche. Première faute.

• L’impréparation de sa sortie
À l’évidence, Hervé Lucbéreilh a surpris tout le monde en quittant son fauteuil. À commencer par les membres de sa majorité. Orphelins du maire, ces derniers ont dû faire face comme ils ont pu au feu des questions et critiques de l’opposition. Comme ils n’avaient pas pour la plupart la moindre connaissance du sujet, ils ont été contraints de reconnaître leur ignorance ou, dans le meilleur des cas, se contenter de réponses évasives. Le navire prenait tellement l’eau, que l’on a vu le maire revenir précipitamment en séance pour colmater les brèches… avant de ressortir. Seconde faute. Un bon point quand même pour lui : s’il n’était pas revenu pour jouer les pompiers de service, le blogueur est persuadé que sa majorité était à deux doigts de retirer la délibération de l’ordre du jour du conseil.

Post-scriptum qui n’a rien à voir avec ce qui précède
Jeudi 12 avril en fin de matinée, place Clémenceau. Le blogueur pianote sur son téléphone mobile. Un homme grand et costaud, cheveux gris, surgi de nulle part, l’accoste. Il porte une tenue d’ASVP. Lui : « Vous pouvez me donner l’heure, Monsieur ? » Le blogueur : « 11 heures 40 ». Lui « Vous pouvez noter que nous venons de descendre de notre véhicule à 11 heures 40 pour rejoindre la mairie ? Vous pourrez l’écrire dans les réseaux sociaux ». Et l’homme s’éloigne en compagnie de son binôme en direction de l’Hôtel de ville. Le blogueur, qui a pour seul souci la satisfaction des demandes exprimées par ceux qui viennent à lui, relaie donc à sa requête cette information capitale : le 12 avril 2016 à 11 heures 40, 2 ASVP descendaient de leur véhicule de fonction pour s’engouffrer dans les locaux de la mairie.

8 commentaires sur « Les deux fautes politiques d’Hervé Lucbéreilh lors du conseil municipal du 11 avril »

  1. Avec la grande interco nous allons travailler sur un PLUI et avant la fusion une modification d’un PLU est une pratique qui coûte cher à la collectivité. En atelier de préparation de la grande comcom on nous annonce que c’est pas possible de bouger les PLU avant 2017. Qui a la vérité la comcom ou une municipalité? .

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    1. Sauf mise en jeu de la minorité de blocage prévue par la loi, la compétence Plan local d’urbanisme (PLU) devrait en effet être transférée par les communes à la grande intercommunalité. Est-ce que pour autant, les communes n’ont pas le droit d’ici cette date de lancer une procédure de modification de leur PLU ? Je pense que non. Mais, si la procédure de modification n’a pas abouti avant le transfert de compétence à la grande intercommunalité, c’est cette dernière qui aura en charge de mener la procédure à son terme. Terme qui peut être positif… ou négatif par rapport aux modifications prévues par la commune.

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  2. Sur le post-scriptum, heureusement que les 2 gaillards ne sont pas armés. Vu qu’ils aiment être géolocalisés et partager celle-ci, une application smartphone gratuite, permet de satisfaire leur souhait « Stop Pervanche ».

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  3. 1)sur la grande interco, une question : cela va t il se traduire par un changement de strate? ou encore cela va t il se traduire par une augmentation généralisée du régime indemnitaire des agents, donc de la masse salariale, donc des dépenses de fonctionnement. si oui, comment les élus vont ils compenser cette hausse pour éviter ce dérapage de l’enveloppe fonctionnement, quelles économies vont ils effectuer?
    2) sur le versement transport, on peut comprendre le mouvement d’humeur de lindt quand on voit le peu de personnes transportées dans les minibus, parfois vides, parfois une ou deux personnes. l’exception est le jour de marché. De plus ce mode de transport n’est pas utilisé par les salariés de Lindt.
    Enfin Lindt est une entreprise de production, elle doit maitriser ses couts car elle ne définit pas les prix de vente. Une hausse de ses charges la met en situation difficile par rapport aux autres usines du groupe et par rapport aux distributeurs clients de Lindt
    Pour revenir à la navette et au versement transport, il serait intéressant de calculer le cout d’un voyage pour un passager. Et de comparer par rapport à un taxi local qui fonctionnerait à la demande et en mode collectif.
    Le versement transport est une ressource dédiée aux transport, elle ne peut donc etre utilisée pour un autre usage. Si la ville n’arrive pas à l’utiliser pour la navette, elle sera sans doute perdue dans des ronds points supplémentaires, des abris bus qui n’abritent personnes, des pistes cyclables sous utilisées……

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  4. 1/ S »agissant de la grande interco, il n’y aura pas à ma connaissance de changement de strate. Quant au dérapage des dépenses de fonctionnement, on peut s’attendre en effet à des dépenses nouvelles, ne serait-ce que pour une raison : toutes les communes voudront être traitées selon le même régime que celles qui sont le mieux loties. À charge pour les élus d’être assez imaginatifs et responsables pour savoir rester dans des limites tolérables pour le contribuable
    2/ Concernant le versement transport, il serait en effet souhaitable qu’il y ait un bilan financier et social des services rendus par la navette. Je crains qu’il ne soit pas à cette heure à l’ordre du jour.

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  5. Tout finit par arriver ! Un courrier signé du Maire est arrivé chez les restaurateurs qui sont autour du jardin public pour annoncer l’opération « point chaud ». Seul « hic » : il est en date du 25 avril… Donc bien après le Conseil Municipal… Et les candidats n’ont que quelques jours pour faire une offre. Bien sûr, dans la restauration on a le temps de préparer ce genre de dossier la veille pour le lendemain. Y’aurait pas comme du foutage de gu…. ? C’est bon, je sors…

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