Il n’est pas nécessaire d’assister à 50 séances du conseil municipal pour se rendre compte que les propos échangés volent parfois très bas, au ras des pâquerettes. Pendant qu’en ce 11 avril les élus des deux camps affutent leurs arguments et préparent les piques qui atteindront l’adversaire durant la réunion du soir, prenons un peu de hauteur. L’occasion en est donnée à la suite d’un clic hasardeux de ma souris d’ordinateur sur un lien improbable. Et ce lien m’a permis de découvrir un service internet plein de découvertes (le lien vers ce site est donné en fin de billet).
Ce service appartient à l’IGN, l’Institut national de l’information géographique et forestière. Il se nomme « Remonter le temps » et a été lancé en février dernier. Quel est son objet ? Il permet de comparer l’évolution d’un même lieu à plusieurs périodes. C’est ainsi que, par exemple, nous pouvons sélectionner en tout ou partie le territoire d’Oloron (ou d’une autre commune) et voir à quoi il ressemblait, vu du ciel, au 18ème siècle, au 19ème siècle, au XXème siècle, et aujourd’hui. Une manière très parlante de se rendre compte de l’évolution de l’habitat, des infrastructures etc.
Comme une démonstration vaut mieux qu’un long discours, voici quelques captures d’écran du même périmètre d’observation :
Carte du 18ème siècle
La ville de Sainte-Marie (à l’Ouest) et les quartiers Sainte-Croix et Notre-Dame pour Oloron sont bien distincts. Ils sont séparés par des bras du gave que seuls deux ponts enjambent : celui de la rue Justice et celui qui relie Sainte-Croix à Sainte-Marie Mais ce dernier est décalé par rapport à l’emplacement qu’on lui connaît aujourd’hui. Il était en effet alors dans l’axe de la rue Labarraque. On observera enfin que ce qui s’appelle à notre époque la rue Louis-Barthou n’a pas encore été construite.
Carte du 19ème siècle
Cette carte est un peu plus détaillée que la précédente. Nous constatons le développement des faubourgs, en particulier dans les quartiers Notre-Dame et Sainte-Marie (qui porte maintenant le nom de Sainte-Marie d’Oloron). La rue Louis-Barthou (qui ne portait bien sûr pas ce nom alors) a été réalisée ainsi que la trouée vers la place de la mairie.
Vue aérienne de 1959
Cette vue monte l’essor pris par la ville en un siècle : construction du pont Sainte-Claire, implantation de la gare aux abords de laquelle s’est créé tout un quartier, création du Jardin public, développement des lotissements (Pondeilh, Légugnon etc.). Et j’en passe
Carte IGN et photo aérienne d’aujourd’hui
La ville continue de s’étendre. Le pont Laclau est venu la desservir au nord. On notera l’importance de l’usine Lindt que l’on peut rapprocher de la superficie occupée par l’usine Rozan au siècle précédent.
Il y aurait sans doute bien d’autres enseignements à tirer de la comparaison de ces documents. Mais le blogueur n’est ni géographe, ni historien, ni sociologue.
Ceux qui veulent en savoir plus et utiliser le service de « Remonter le temps » peuvent cliquer sur le lien ici. Ils auront tout loisir de découvrir de la même manière tel ou tel village, tel ou tel quartier, voire telle ou telle rue.
En bonus, voici un petit diaporama réalisé à partir des cinq vues qui ont été présentées au fil de ce billet.
