Carrières du Bager : l’arrêté anti-Pétetin du maire d’Oloron


IMG_2010Entre deux passages par la case Justice (un jour côté prétoire, le lendemain côté cellule), Eric Pétetin poursuit son combat inlassable, et souvent border line, contre tout ce qu’il juge être atteintes à l’environnement. Sa présence a été signalée ainsi dans le secteur de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, puis vers le barrage de Sivens et même en région lyonnaise. Il se murmure maintenant qu’il reviendrait poursuivre sa lutte chez nous, à Oloron, dans ce Béarn qui l’a médiatiquement révélé lors de la construction du tunnel du Somport.

Il aurait projet de créer une ZAD pour empêcher la création de carrières actuellement en phase d’études dans la forêt du Bager. ZAD, comme « zone à défendre », reprise de l’acronyme ZAD pour « zone d’aménagement différé » qui permet aux collectivités de geler d’importantes surfaces de terrain pour la réalisation future d’opération d’envergure (un aéroport, une zone industrielle etc.).

La ZAD version Pétetin, ce sont des gens, souvent des professionnels de la protestation en provenance de toute la France et même de l’étranger qui s’installent à demeure sur la zone dont ils contestent la future destination. Ils y plantent leurs tentes, y bâtissent des cabanes faites de bric et de broc, parfois même se juchent dans les arbres. Leur objectif : empêcher au besoin par des actions illégales, le démarrage des travaux.

Pour beaucoup d’entre nous, Eric Pétetin est un doux farfelu. Mais il en est au moins un qui ne prend pas du tout son projet à la rigolade. C’est le maire d’Oloron. À peine connues les intentions de l’Indien (c’est le surnom de Pétetin dû à la plume d’oiseau qu’il se plante dans les cheveux ou, maintenant qu’il en a perdu une partie, sur le chapeau), Hervé Lucbéreilh s’est fendu d’un arrêté municipal interdisant camping, bivouac, feux de camp et de plein air diurnes et nocturnes sur le domaine forestier.

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Rien à dire sur la prise de cet arrêté : s’il n’en avait été décidé ainsi, on le lui reprocherait en cas d’incident. Je me demande juste si la notion de « domaine forestier » est assez précise pour délimiter le terrain sur lequel cette interdiction est établie. N’aurait-il pas fallu détailler les parcelles de terrain et assortir l’arrêté d’un plan ? En cas de contentieux, ça peut se plaider. Mais ce n’est là que pinaillage, dirait le maire.

Donc rien à dire sur le principe. On observera cependant avec une pointe de sourire l’un des « considérant » de cet arrêté. L’une des motivations est en effet que le camping est « de nature à porter atteinte à la salubrité, à la sécurité ou à la tranquillité publiques à la conservation des milieux naturels ou à l’exercice des activités forestières ». Quand on sait que la volonté du maire est de livrer cette partie du domaine forestier d’Oloron aux pelleteuses et autres excavatrices quand ce n’est pas aux explosifs afin d’extraire des montagnes de cailloux évacués ensuite par une noria de poids-lourds, on ne peut que saluer ce monument d’hypocrisie.

Revenons maintenant au fond du sujet : la création d’une zone à défendre. Je partage totalement la position de l’Association de défense présidée par Jean-Claude Dutter : cette initiative de Pétetin est inopportune. Nous sommes dans un État de droit. Nous disposons pour faire valoir notre point de vue de milliers de lois, décrets, arrêtés, règlements et circulaires. C’est par ce biais là qu’il faut agir, c’est devant les tribunaux qu’il faut plaider sa cause. Que des personnes extérieures viennent en soutien, c’est bien gentil à elles, mais la défense de leurs intérêts locaux, c’est d’abord l’affaire des Oloronais, non ?

Post-scriptum qui a un lien avec ce qui précède : puisque le maire sait être très à cheval sur le droit, pourrait-il communiquer publiquement la convention conclue avec GC Conseil et précisant les formes et conditions des autorisations données à cette société pour réaliser des études sur le domaine forestier du Bager ? Il s’agit là de documents accessibles à tout citoyen. Tiens, je me demande même si je ne vais pas en demander la communication à titre personnel….

12 commentaires sur « Carrières du Bager : l’arrêté anti-Pétetin du maire d’Oloron »

  1. Ca c’était prévisible depuis le début, je l’avais évoqué avec deux élu(e)s au début de ce dosser des carrières, en affirmant que le meilleur moyen d’éviter ce type de rassemblement, ne pouvait passer que par une saisine du CESEL en toute transparence. Cela aurait évité ceci, et je pense que le bourbier est loin de s’assécher, bien au contraire.

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    1. … saisine du CESEL ou rien c’est pareil ! Le CESEL n’est pas une assemblée citoyenne qui agit en toute impartialité. C’est un organisme nommé par l’exécutif, dirigé par l’exécutif, saisi par l’exécutif, qui délibère de sujets autorisés par l’exécutif, et dont les préconisations ne sont prises en compte qu’en fonction du bon vouloir de l’exécutif… Dès lors s’il est saisi du dossier des carrières, quoiqu’il en dise, il sera taxé de partialité comme d’ailleurs dans tous les autres dossiers qu’il sera appelé à instruire. Le mieux pour tous c’est que les différentes parties prenantes fassent vraiment preuve d’honnêteté intellectuelle (j’ai fait un rêve) et que soit mis à plat une fois pour toute ce dossier. Ensuite la population souveraine émettra un avis. Maintenant rien ne pourra empêcher un rassemblement si ce n’est l’intervention des forces de l’ordre… Mais ceci est une autre histoire.

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  2. Toujours l’irresponsabilité de notre maire ! S’il n’avait pas autorisé un tel carnage dans la forêt du Bager, pratiqué par Costanzo et l’entreprise Laborde, Eric Petétin ne serait pas arrivé si vite. On peut comprendre son courroux en apprenant ces faits.

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  3. Il faut reconnaître une chose ! L’effet Pététin de ce jour a permis de donner un petit coup de projecteur sur ce projet démentiel, destructeur. Pour cela, merci à la ZAD. Il faut être quelque part, à la limite de l’illégalité pour faire bouger les médias, mais surtout M. le Sous-Préfet ! Nous avons attendu plus de deux mois une réponse à trois courriers, son contact …Grâce à Pététin, j’ai eu l’honneur qu’il m’appelle depuis Bayonne s’il vous plaît !!! illico presto….

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  4. Notre Maire est un irresponsable je suis d’accord, mais n’oublions pas tous ses sbires, ou sont t’ ils, que font t’ ils.
    Vont t’ ils laisser leur Maire, notre Maire, le Maire de tous les Oloronnais détruire notre forêt, créer de nouvelles pistes, arracher les arbres et vendre notre patrimoine sans même oser s’ exprimer.
    Je vous laisse avec votre conscience et j’espère pour vous que vous dormez bien et que vous continuerez à bien dormir quand vos enfants vous poseront des questions sur le massacre que vous laissez perdurer.

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  5. Les mouvements résistants pendant la guerre étaient ils légaux? La résistance pour sauver l’environnement est elle légale? Les forages, pistes et passages de ruisseaux ont ils respectés la loi? Ou en sont les promesses d’un copil avec l’ACCOB? Nous étions les méchants… nous devenons les gentils? merci qui?

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    1. Serge, jusqu’à présent les opposants au projet ont adopté des moyens légaux pour faire valoir leur point de vue. Qu’ils continuent ! Parole doit rester à la loi. Quant à la comparaison avec la Résistance, elle me semble un peu audacieuse : les résistants d’alors agissaient dans un autre cadre et courraient des dangers bien plus graves.

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  6. Je suis d’accord sur le fait que les résistants couraient des dangers plus grave! pourquoi, alors les hommes et les femmes d’aujourd’hui ne réagissent pas davantage? (quesqu’y est pire que le bruit des bottes?.. le silence des pantoufles!!) Ce qui est en danger, ce n’est pas la liberté d’un pays, mais la survie de l’humanité!

    Pour ce qui est de la légalité! je te rappel qu’elle n’a pas été respecté dans le cadre de l’étude .. où était la police?
    Par contre que quelques militants pacifistes pointent le bout de leurs revendications …

    Quant à la loi! elle peux être écrite vite fait pour interdire toute contestation (arrêté municipal relayé dans ton blog).

    Enfin, il faut se méfier d’oublier toutes nuances dans cette affaire! Il y a l’ACCOB, dont je fais parti qui essaye dans la légalité de se faire entendre (ce qui est difficile) et quelques courageux activistes (qui ont été invité que part leur détermination) qui attirent les médias et réveillent le préfet de sa douce indifférence.

    Je trouve dans ces sujets matières à réflexion..

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    1. Bonsoir
      Il faudrait maintenant aller plus loin : en quoi la légalité n’a pas été respectée dans cette étude? Ca pourrait être instructif pour le commun des mortels que je suis… et devenir matière à réflexion, non ?

      Bonne soirée

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  7. Les forages réalisées dans la forêt n’ont pas empruntés des passages autorisés par l’ONF et les traversées de ruisseaux avec des engins sont interdits .. Je l’avais noté dans mon premier commentaire.. Vous pouvez et je vous y invite à venir nous voir au local d’exposition photos de Lafoureste – quartier Ste Marie les mardi et vendredi de 18h à 19 heures, le commun des mortel est le bienvenu!
    Il reste que, émettre un arrêté municipal, pour prévenir l’occupation d’une zone à des fins de contestation est tout à fait légale, de même installer 4 nouvelles carrières (qui s’ajouteront au 3 existantes) et mettre en péril un territoire environnemental exceptionnel, risquer de polluer le bassin versant qui alimente les sources d’Ogeu, l’eau potable d’oloron et les ruisseaux et gaves… c’est vrais, autant pour moi… C’est légal!!

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    1. Bonjour
      Si effectivement les « foreurs » n’ont pas emprunté les chemins balisés et que des dégâts ont eu lieu (arbres arrachés etc…), alors que fait l’ONF qui se doit de verbaliser et d’engager des poursuites… sauf si bien entendu l’ONF a donné son accord, dès lors ça devient légal… Chacun pourra en penser ce qu’il en veut. Il faudrait donc s’ assurer de la position de l’ONF dans cette affaire. Pour le reste, si les autorisations d’exploitation sont correctement délivrées par les autorités compétentes et si à la suite de ça des gros dégâts environnementaux sont causés (et j’en serai vraiment désolé), je ne vois pas quel recours il pourrait y avoir pour interférer dans la mise en exploitation d’une telle carrière (en dehors d’un éventuel marathon administratif et judiciaire).
      Bonne journée

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      1. Effectivement, que fait l’ONF, la police de l’eau et autres autorités compétente? Pourquoi, dans de telles affaires, c’est aux citoyens, associations de protections, voir Zadistes de faire entendre la raison? Ces Don Quichotte n’ont pas les moyens financiers pour courir des marathons financiers. Chacun emploie ces méthodes au service des ses convictions.

        Le projet de carrière de Bugangue c’est 10 ans de combat et toutes les communes riveraines sont opposées, sauf Aramits promoteur du projet. Il y a là aussi matière à réflexion!

        La décision sera prise par une personne (le Préfet). Il déménagera peut-être dans quelques mois dans un autre département. Il laissera derrière lui des pollutions de toute « nature », héritage pour les habitants et les générations futures.

        Il ne faut pas oublier qu’en matière d’environnement la légalité d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier et qu’elle ne sera pas celle de demain. Qui a fait évoluer la réglementation?

        Nous seront responsable aux yeux de nos enfants.. réagissons!!

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