Je suis Charlie, sauce oloronaise


  On dit Oloron loin de tout. C’est exagéré ! Ici aussi nous avons ressenti le mois dernier les répliques de « l’effet Charlie » : rassemblement spontané de centaines de personnes devant la sous-préfecture, rupture de stock du numéro spécial « Charlie Hebdo »… Le soufflé est bien vite retombé. Ces moments d’intense émotion ont malgré tout laissé quelques traces sur les murs de la ville. Voici trois photos de ces barbouillages.

La première représente l’œuvre d’un graphiste organisé :
il a utilisé un pochoir. Le message reJe suisprend trois mots mille fois lus et entendus : « Je suis Charlie » Il est appliqué sur le sol, au moins en deux endroits stratégiques : le parvis de la médiathèque et la passerelle reliant la rue Louis Barthou à la sous-préfecture.Je suis Charlie 2

 La deuxième photo montre le travail d’un tagueur banal mais cultivé : un tracé à main levée, sans faute d’orthographe. Là encore, le message reprend le cri de ralliement « Je suis Charlie ». On le trouve sur la fontaine située sous le pont de la place de Jaca.

La dernière photo est l’ouvrage d’un sentencieux. Le message écrit à l’aide d’un pochoir est plus développé que les deux précédent, mais sans grande originalité : « SentenceC’est l’encre qui doit couler, pas le sang ». Il ornait quelques murs d’immeubles où il a été effacé, mais on peut encore le lire, lui aussi, sur la fontaine située en contrebas du pont de la place de Jaca.

Peut-on, sans que cela soit pris pour une critique, s’étonner que ces graffitis dessinés sur le domaine public n’aient pas encore été gommés par des agents municipaux immédiatement dépêchés sur place par une équipe municipale pour laquelle la propreté de la ville représente une priorité ? Car il est bien connu que le tag appelle le tag. Plus vite il est effacé, moins il encourage les vocations.

2 commentaires sur « Je suis Charlie, sauce oloronaise »

  1. INDIGNEZ-VOUS!!!!!
    Je partage totalement votre réflexion. Le tag appelle le tag, la violence appelle la violence, l’argent appelle l’argent, et le général de Gaulle appelle le 18 Juin.
    Je voudrais cependant faire quelques suggestions pour permettre de canaliser cet art populaire :
    -Afin de le rendre instructif, je suggère que les auteurs des tags ne comportant pas les références de leur auteur soient sévèrement pourchassé : (c’est l’encre qui doit couler….) a déjà été utilisé il y a quelques années reporter sans frontières. Donc, obligation de citer ses sources sous peine d’être également poursuivi poru plagiat.
    – Regroupement de tous les tags sur des murs ou panneaux dédiés (les panneaux électoraux, inutiles pendant de nombreux mois pourraient utilement être recyclés).
    – Organisation d’un classement national. Après les villes fleuries, il pourrait être judicieux de poser les règles d’un concours qui tiendrait compte de l’originalité du texte, de la graphie, des couleurs.
    – Obligation d’utiliser exclusivement de l’encre bio, Je pense sur ce point que tout le monde sera d’accord, parce que sur ce plan, tout le monde est toujours d’accord.
    – Initiation dès le plus jeune âge au tag. Ma réflexion sur ce point n’est pas encore aboutie. Faut-il intégrer l’initiation dans les heures de cours ou dans le cadre des activités extra scolaire prévues par la réforme en cours (mais il faut faire vite, la prochaine réforme ne saurait tarder).
    – Comme vous le suggérez, il faut encourager l’orthographe, ou plutôt sanctionner son mauvais usage. Tout tagueur coupable de 3 fautes la même année se verra retirer sa licence (oui, je pense préférable d’instituer une licence dont le prix servira à financer le nettoyage des tags non autorisés).
    Bien sûr, le liste n’est pas exhaustive, mais n’étant pas moi même un heureux habitant de votre belle cité, je vous institue mon porte parole auprès des édiles concernés.

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    1. J’espère que vous allez déposer un projet de loi énumérant ces mesures plus pertinentes les unes que les autres. Permettez-moi un amendement sur l’une de vos propositions, celle de l’apprentissage du tag dès le plus jeune âge. Pourquoi reporter encore une fois sur l’éducation nationale ce qui relève au premier chef de l’éducation familiale ? C’est au sein de la famille, sur les murs de la maison, que le jeune doit connaître sa première initiation à cet art. Les parents doivent là aussi assumer leur responsabilité.

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